La simple habitude que j’ai adoptée pour devenir acteur de ma santé et prendre soin de moi

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Cet article est lu en 5 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

Connaissez-vous Andrée ? Andrée Lesseur est un personnage comme on en rencontre trop peu. Médecin urgentiste de son état, elle s’est lancée dans une quête presque aussi folle que son projet est beau. Celui de devenir le premier médecin itinérant dans une Tiny house. Un jour, Andrée est venue me voir et m’a dit avec sa joie communicative : “Loïc, qu’est-ce qui a fait qu’un jour tu es devenu acteur de ta santé ? Raconte-moi…”

Alors laissez-moi vous raconter un bout de mon histoire…

Alors que j’étais étudiant à la faculté de médecine de Tours, en plein mois d’avril, je me suis mis à souffrir de maux de ventre. Migraineux depuis l’âge de huit ans, les maux de tête, bien qu’insupportables, je connaissais. Mais mal au ventre (excepté en voiture !) jamais. Je suis allé voir mon médecin de famille qui après m’avoir raconté ses premières années à la fac, un sourire nostalgique aux lèvres, m’a prescrit sans grand suspens du spasfon. En sortant de chez lui, je me souviens attendre au feu pour traverser et aller à la pharmacie… et avant que le feu ne passe au vert, tourner les talons et rentrer. « Son médoc, j’en veux pas« .

Il faut dire que chez moi, on ne connaissait que la médecine conventionnelle. Ce n’est pas qu’on lui vouait un confiance absolue, loin de là, c’est juste qu’on ne connaissait aucune autre alternative ! Quelques années plutôt, j’avais rencontré celle qui aujourd’hui partage mes jours et mes nuits. Sa mère, homéopathe, avait commencé à vaguement me parler d’une autre façon de voir le corps, la santé. Cela m’intéressait mais restait pour moi très flou.

Etudiant en médecine donc, à l’approche des derniers partiels, mes douleurs d’estomac augmentaient en même temps qu’une vieille douleur au genou, reste d’un accident de voiture 7 ans plus tôt. Ma belle-mère me suggéra d’aller voir son ami Serge, un ostéopathe. “La première fois que j’entends ce mot-là”. Ostéopathe, homéopathe, vétérinaire,… tout ça c’est un peu pareil, non?

Je prends rendez-vous

Et me retrouve à patienter quelques jours, dans une salle d’attente hors d’âge. Je vois arriver un homme à l’image de sa salle d’attente. Légèrement voûté, le regard vif derrière des lunettes posées de travers, il me tend une main… immense, une main de bûcheron nordique. Un cep de vigne fait main. Sa poigne est chaleureuse, presque amicale. Il maugrée, je le suis dans sa salle de soin. Je lui raconte la raison de ma venue, J’ai mal au genou, à l’épaule (une autre vieille douleur sportive) et lui parle vaguement de mon ventre et de mes maux de tête (il touche les os, non? Pas la tête !).

Je me déshabille et vais m’installer sur sa table d’examen. Il m’attrape la jambe, lui fait faire une sorte de grand cercle en l’air, la repose. Il me touche le pied, appuie sur un côté. Puis passe à mon épaule. Même chose, un mouvement en l’air, il la repose. Puis il vient s’asseoir à ma tête. Pose ses immenses mains. Et j’attends. J’attends de longues minutes. Il ne se passe rien. J’entends son râle au dessus de ma tête. Je n’ose pas regarder. Je fixe la fenêtre à mes pieds. J’attends. Je jette un coup d’oeil au dessus. Il a les yeux fermés. Ben voyons, voilà qu’il dort. Je ferme à mon tour les yeux et attends.

“Bon, on va arrêter là. Tu peux te relever”

Je m’exécute et en moi-même commence à pester : “Et mon genou ? Et mon épaule ??” Il a le dos tourné. J’en profite pour faire quelques mouvements discrètement pour me confirmer que j’ai encore mal et qu’il n’a rien fait. Aucune douleur. Ni au genou, ni à l’épaule. Sûrement un hasard.

Il me propose de le rappeler si j’ai encore besoin et nous nous saluons. Je descend l’escalier lentement. Plongé dans mes pensées.

Si je résume, je viens de payer 50 € à un gars qui m’a bougé la jambe, le bras et c’est endormi sur ma tête… pour un mal de ventre…

Machinalement, je pose ma main sur mon ventre. Curieux, je n’ai plus mal, mon ventre est mou. Sûrement un hasard ?

Je descend les quelques marches à l’entrée de son immeuble et me retrouve dans la rue. Ma bien-aimée vivant à 300 m, je m’en vais la rejoindre. Quand brutalement, mais avec une douceur incroyable, je sens tous les os mon crâne se mettre à bouger, un à un. Comme s’ils dansaient. Sûrement pas un hasard…

Etudiant en médecine, je n’ai pas encore étudié l’anatomie du crâne, mais me souviens parfaitement le premier cours, début octobre. Les différents types d’articulations. “Les os du crâne sont unis par des synarthroses. Ils sont donc parfaitement immobiles.”

Alors c’est quoi ce qui m’arrive… J’ai l’impression de flotter et en même temps j’ai les pieds comme arrimés au sol. Il se passe des choses dans mon crâne mais je n’ai pas mal. Ma tête peut me donner autre chose comme sensation que de la douleur.

Mon retour fût épique

Et j’avoue ne pas me souvenir de tout. J’ai mis plus de 45 minutes à franchir les fameux 300 m. Je suis rentré, me suis assis sans bruit et suis resté assis pendant une heure sans rien dire. Pour qui m’a rencontré plus de 5 minutes, sait qu’il s’agit d’une tragédie ou d’un exploit.

Mes souvenirs sont flous, mes sensations sont intactes.

Ce jour-là j’ai compris que l’enseignement que je recevais, aussi passionnant soit-il, ne remplacerait pas celui que mon corps pouvait m’apporter. Que mes sensations, mes perceptions étaient mon meilleur guide pour me connaître. Et enfin que toutes les théories sur le corps et la santé, aussi brillantes, élégantes soient-elles, n’avaient de valeur que si je pouvais les éprouver.

A partir de ce jour, j’ai pris pour habitude de sentir comment ce que je vis, apprends ou découvre, résonne en moi. Comment je le sens dans mon corps, ce que cela me fait. Inutile de rentrer en méditation des heures, juste une attention à mes sensations…

Si cette petite histoire peut vous donner envie de prendre ce temps pour ressentir comment vous vivez un événement, je serai ravi de vous partager mes techniques, méthodes et expériences sur mon site sesoignerautrement.net .

Prenez soin de vous,
Loïc

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