Cet article est lu en 5 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.
Les bases de la permathérapie sont communes à la permaculture, puisque la première s’inspire de la seconde (si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille de commencer en lisant cet article qui vous en dit plus sur la permathérapie). Elles s’appuient sur des éthiques qui guident notre raisonnement et nos choix.
Qu'est-ce qu'une éthique ?
Notre ami Le Petit Robert définit une éthique comme « l’art de diriger la conduite ».
Les éthiques sont des mécanismes mis en place consciemment ou non par une société pour tempérer nos réactions individuelles instinctives. Elles nous permettent de mieux cerner les conséquences bonnes ou mauvaises de nos actes. Plus les éthiques d’une société sont puissantes et intégrées, plus la société est pérenne et harmonieuse.
Les éthiques en permathérapie, et originellement en permaculture, sont inspirées de travaux sociologiques et ethnologiques. En particulier sur des communautés qui ont cherché à vivre en harmonie avec leur environnement.
À l’image de la permaculture, la permathérapie propose une vision holistique de la santé et se positionne comme une philosophie de vie.
Il n’est pas ici question de remettre en cause ou d’évincer les avancées de notre société et de notre vision de la santé.
Pour réussir la transition vers un avenir durable et une santé durable, il nous faut réordonner nos valeurs pour en mettre en avant de nouvelles. C’est ainsi que s’organisent les 3 éthiques de la permathérapie.
Éthique #1 - Être attentif à la Terre
Cette éthique, à la base de la permathérapie, concerne tout ce qui vient de l’extérieur et qui a une influence sur nous.
Cela peut sembler contre-intuitif pour une forme de thérapie. Quand on pense à une thérapie, on pense d’abord à la personne, à l’humain. En Permathérapie, on positionne l’attention à la Terre comme première éthique.
En tant qu’humain, nous sommes avant tout des animaux vivant au sein d’un écosystème. L’unité la plus étendue de cet écosystème est la Terre.
En tant qu’animal sur cette Terre, nous sommes dépendants d’elle pour nous nourrir, nous soigner mais aussi pour définir nos rythmes de vie. Ainsi notre organisme suit les rythmes jour-nuit, mais également le rythme des saisons.
Que nous soyons sous l’Équateur, dans une région tempérée ou au-delà du cercle polaire, nos rythmes internes (physiques, psychologiques, etc.) sont influencés par les rythmes externes (journaliers, saisonniers, etc.)
Être attentif à la Terre, c’est également être attentif à notre environnement qui nous permet de manger et de nous soigner.
Plus nos comportements sont compatibles avec le développement et le maintien d’écosystèmes durables, plus nous pourrons tendre vers une santé durable.
La Terre est une entité qui vit et qui respire. Il faut lui porter continuellement soins et attention si l’on veut éviter des conséquences graves.
Éthique #2 - Être attentif à l’humain
L’attention à l’humain concerne aussi bien la personne qui demande le soin que la personne qui donne le soin. Elle s’étend ensuite au-delà, aux personnes qui peuvent interagir.
Il y a là à la fois une notion de respect. Respect de la posture, des croyances, des projets. Et également une notion d’accueil. Accueil des ressentis, des comportements.
La permathérapie est un mouvement humaniste qui vise à améliorer la qualité de vie des hommes et des femmes. Pour prendre soin des autres, il est nécessaire de prendre soin de soi dans toutes nos dimensions : physique, émotionnelle, relationnelle, historique et de Sens.
Le souci des personnes commence par soi-même, pour ensuite s’élargir à notre famille, nos amis, notre village, notre territoire. Le défi à relever est celui de la responsabilité individuelle.
En acceptant de porter notre part de responsabilité personnelle dans notre situation plutôt que de chercher à incriminer les autres, nous pouvons mieux nous prendre en main et retrouver notre place
L’approche de la permathérapie est de se pencher d’abord sur les opportunités qui s’offrent à nous plutôt que sur les difficultés et les obstacles, quand la situation est des plus décourageantes.
Elle nous invite simplement à prendre la responsabilité de notre propre vie.
À l’échelle collective, prendre soin des humains implique d’être attentif aux conditions indirectes de nos choix. Nous ne pouvons envisager de nous soigner si cela vient à l’encontre de la santé d’une autre personne.
Quand les besoins des personnes sont satisfaits avec réciprocité et simplicité, l’environnement qui les entoure peut prospérer.
Éthique #3 - Apporter de l'autonomie
Cette éthique peut sembler plus obscure, elle est pourtant tout aussi essentielle.
Quand un arbre porte des fruits, il produit souvent beaucoup plus que ce dont il a besoin et que ce qu’une personne peut consommer. Il est naturel de partager ce dont on n’a pas besoin et de permettre à chacun d’atteindre l’autonomie.
La permathérapie nous invite à partager les fruits de notre santé.
Être malade nous renferme, c’est une réaction naturelle et c’est plutôt une bonne chose. La santé doit nous amener à nous diriger vers les autres, à créer des liens, des relations, tout en étant autonome.
Le fantasme de l’immortalité est très présent dans nos cultures guerrières et expansionnistes. Nous cherchons à nous débarrasser de la négativité, à nous nettoyer des scories, à atteindre un état de « pureté » nous empêchant d’apprécier la vie et ses bienfaits.
Dans la nature, les populations sont régulées « par le haut », les prédateurs, les maladies et parasites, et « par le bas », par la quantité de nourriture disponible. L’humanité s’est extraite des régulations naturelles en détruisant tous ses prédateurs. Entre autres grâce aux progrès de la médecine qui limite fortement l’impact des maladies et parasites.
De ce point de vue, nous avons fait de réels progrès. Mais libérés de ces limitations, nous n’avons pas su encore créer nos propres limitations.
Parmi les bases de la permathérapie, celle-ci invite à la réflexion sur l’étendue de nos besoins. Et à bien différencier les besoins et les envies. Les besoins ont une limite et peuvent être satisfaits. Nos désirs par contre sont potentiellement infinis, chaque désir assouvi en appelant un autre.
Nous pouvons trouver le juste équilibre dans notre vie et permettre aux autres de s’en inspirer pour trouver leur propre équilibre.
Il s’agit ici d’avoir conscience de l’impact de nos mots, de notre attitude et de nos comportements sans imposer notre propre façon de prendre soin de nous.
Les périodes d’abondance doivent nous encourager à partager avec les autres.
Guide du Permathérapeute
ou comment bien débuter en Permathérapie
Les bases de la permathérapie pour un nouveau départ
Ces 3 éthiques peuvent se résumer en trois qualificatifs : Beau, Bon et Juste. Ils se retrouvent à l’origine de notre réflexion de permathérapeute.
Ces éthiques s’inscrivent dans une vision universelle. Elles s’appliquent à toutes les formes de soins puisqu’elles sont avant tout un état d’être dans le soin et le prendre soin.
A ces éthiques, la permathérapie ajoute des principes (dont voici une description) qui vont nous aider à prendre la bonne direction.
Cet article a 3 commentaires
Bonjour ,
le lien pour recevoir le livre numérique ne fonctionne pas.
Belle journée à vous !
Véronique
C’est corrigé. Cela devrait fonctionner maintenant.
Bonjour
Le lien ne fonctionne toujours pas!
Merci
Monique