Cet article est lu en 7 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.
Vous avez souvent l’impression de donner sans pour autant recevoir en retour ? Vous réagissez fortement à l’injustice et l’inaction de votre entourage vous révolte ?
Déception, frustration, incompréhension, blessures… Si vous avez la sensation que relation interpersonnelle rime avec problème relationnel, il est peut-être temps d’envisager un changement de point de vue !
Se sentir compris, voir des discussions passionnaantes et être en confiance avec ses proches est indispensable à notre équilibre psychique ! Alors comment faire pour y voir plus clair dans ce que nous identifions comme des problèmes relationnels ? Y a-t-il un moyen de transformer ces relations insatisfaisantes ? Comment faire pour améliorer son rapport à autrui ?
Essayons de comprendre ce qui se joue dans nos relations les plus conflictuelles.
D’où viennent les problèmes relationnels ?
Reconnaitre un problème relationnel
En tant qu’êtres humains, nous voyons le monde à travers notre prisme. Nous nous attendons inconsciemment à ce que les êtres qui nous entourent pensent comme nous, aient des besoins identiques aux nôtres, ressentent les choses de la même façon que nous, réagissent comme nous.
Or, chacun perçoit la réalité à sa façon et c’est souvent là que commence la tension relationnelle.
Tout notre fonctionnement psychique est impliqué lors d’un conflit relationnel. Et si l’on n’a pas encore pris le temps de s’analyser, on a tôt fait de se sentir incompris, maltraité ou de penser que l’autre est maladroit, voire méchant.
En réalité, nous avons tous un vécu, une enfance, des idées et des croyances transmises par nos parents, nos familles, notre culture…
Nous arrivons donc dans nos relations d’adulte avec tout ce bagage, avec notre réalité.
Les expressions de nos difficultés relationnelles
Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle dont je reparlerai plus bas, définit nos différents scénarios relationnels comme « un programme en continu qui s’est développé pendant l’enfance, sous l’influence parentale et qui décide du comportement d’un individu dans les aspects importants de sa vie ».
Les schémas de nos comportements actuels naissent pendant l’enfance. Selon notre interlocuteur et les circonstances, nous activons une facette de nous. Cela rend l’identification de nos problèmes relationnels d’autant plus ardue. N’oublions pas que nous regardons nos relations avec nos propres yeux et nos propres interprétations.
Cependant, certains signes peuvent nous alerter :
- la difficulté à s’affirmer ;
- la sensation de ne pas être soi-même ;
- l’agressivité ;
- le sentiment d’injustice ;
- l’impression d’être victime de quelqu’un ;
- la susceptibilité ;
- le sentiment de ne pas être compris ;
- la tristesse ;
- la colère…
Comprendre les différents niveaux de relation pour adopter un autre point de vue
Une relation implique deux personnes, deux entités, nous sommes unanimes là-dessus.
De cette relation nait une autre entité, fruit de la rencontre entre les deux premières entités.
Cette troisième entité est donc co-créée par les deux personnes, sous l’influence de l’histoire de chacun, de ses blessures, de ses joies et de ses schémas relationnels.
Un individu qui a besoin d’espace et qui co-crée cette troisième entité avec une personne s’impliquant sans retenue peut très vite se sentir envahi.
À l’inverse, une personne qui a besoin d’être comblée par une forte présence de l’autre peut se sentir délaissée par celui qui se satisfait d’échanges superficiels.
Toute la journée, au gré de nos rencontres et de nos discussions, nous jonglons avec différents niveaux de relation et d’implication.
Notre degré d’implication est léger avec le voisin de palier que l’on croise en coup de vent ou la boulangère. Un petit bonjour, une politesse… la conversation reste superficielle et cordiale. Et tout le monde se satisfait de cette implication partielle.
Dans une relation de couple ou d’amitié, le degré d’implication est profond, voire très profond. Pour certains, il est indispensable de passer par un niveau de relation léger avant d’aller plus loin dans la relation. D’autres ont besoin d’être immédiatement nourris par une relation qui offre intimité et transparence.
Chacun de nous est à l’aise avec un niveau d’implication plutôt qu’un autre. Chacun s’implique à sa façon… et souvent attend de l’autre qu’il s’implique d’une certaine manière.
Guide du Permathérapeute
ou comment bien débuter en Permathérapie
Les outils pour aborder un problème relationnel différemment
Se connaître soi-même, une clé pour surmonter les problèmes relationnels
La relation de soi à soi et la relation de soi à l’autre sont intimement liées. Mais que signifie concrètement « se connaître soi-même » ? Et comment cela amène-t-il à mieux comprendre l’autre ?
C’est un chemin jalonné d’étapes essentielles au bon déroulement de nos relations interpersonnelles :
- se faire confiance ;
- changer de regard sur soi ;
- déconstruire ses croyances et ses freins ;
- prendre conscience de ses besoins ;
- s’accepter de façon inconditionnelle ;
- reconnaitre ses difficultés relationnelles ;
- apprendre à avoir un regard objectif sur ses relations aux autres ;
- identifier les relations qui nous nourrissent et celles qui nous affaiblissent ;
- savoir regarder ses responsabilités…
Décoder les tensions relationnelles, c’est aussi être capable de se dire « Là je me suis laissé partir parce que c’était nécessaire dans cette situation. » C’est réussir à analyser nos réactions après coup.
En regardant attentivement nos fonctionnements, nous apprenons à mieux nous comprendre. Et nous nous entrainons à faire de même pour les réactions de la personne en face !
Savoir qui l’on est, savoir qui est l’autre, et savoir comment le rencontrer au mieux : voilà l’enjeu. C’est l’objet de ma Masterclass Anticiper et décoder les tensions relationnelles.
Les différents États du « moi » en analyse transactionnelle
En analyse transactionnelle, les difficultés relationnelles sont étudiées à partir de plusieurs concepts, dont celui des « États du moi ». Ce courant de la psychologie moderne est né dans les années 1950. Elle a pour ambition d’amener à mieux vivre ses relations aux autres :
- en prenant conscience de ses actes et de ses comportements ;
- en analysant les circonstances qui favorisent l’apparition des problèmes relationnels.
Le concept des trois États du moi (Parent, Enfant et Adulte) est l’un des plus connus. L’exercice consiste à les identifier d’abord, puis à les analyser. L’objectif est de mettre en lumière les origines de nos problèmes relationnels et de prendre conscience de nos mécanismes.
On pourrait être tenté de faire le lien avec le moi, le ça et le surmoi de Freud. Or, en analyse transactionnelle, pas d’inconscient. On s’attache à observer et à comprendre le conscient et les comportements visibles.
- L’État Enfant désigne les individus joueurs, créatifs, spontanés, intuitifs. Du côté des difficultés relationnelles, cet État Enfant se reconnait chez les personnes trop complaisantes, qui se laissent dominer, ou au contraire en rébellion permanente.
- L’État Parent est celui de l’individu responsable et protecteur. Mais l’État Parent peut aussi se manifester par une inclination à dévaloriser autrui et à utiliser les reproches.
- L’État Adulte représente l’équilibre entre ces deux états. Il se caractérise par la capacité à réfléchir et raisonner, à s’adapter à son environnement. Lorsque ce côté rationnel est surdéveloppé, il peut avoir tendance à agir froidement.
En se saisissant des concepts de l’analyse transactionnelle comme d’une grille de lecture pour décoder nos comportements, on entre dans une démarche positive et constructive de changement et d’assainissement de ses relations aux autres.
L’objectif est de poser des bases saines dans ses relations à autrui, afin de rester en accord avec nous-mêmes et avec l’autre.
Un autre outil de compréhension de soi : l’ennéagramme
Avez-vous déjà entendu parler de l’ennéagramme ? C’est un système d’étude de la personnalité humaine qui incite à l’exploration de soi, des autres, et des relations.
Utilisée pour décoder les relations humaines, elle permet une meilleure gestion des conflits interpersonnels. Elle incite à la bienveillance, au non-jugement, et à l’ouverture aux différentes personnalités qui nous entourent.
L’ennéagramme permet de mieux se connaître et de mieux comprendre les autres à travers 4 entrées :
- nos modes d’interaction ;
- nos modes de réaction ;
- des modes de motivation ;
- des modes de passage à l’action.
L’ennéagramme définit 9 personnalités : le Perfectionniste, l’Altruiste, Le Battant, le Romantique, l’Observateur, le Loyal, l’Épicurien, le Protecteur, le Médiateur.
En fonction du type auquel nous appartenons, notre vision de la réalité et nos mécanismes relationnels varient.
Mais ce ne sont pas des cases dans lesquelles il faut chercher à rentrer : chacun de nous reste unique. Nous avons un type ennéagramme de base et d’autres que nous endossons selon les situations que nous vivons.
Ces outils nous amènent aussi à regarder nos propres responsabilités et à prendre conscience que nous avons un rôle à jouer dans toutes nos relations. C’est comme cela que nous avançons vers le changement et transcendons nos problèmes relationnels. Ces outils sont d’ailleurs aujourd’hui largement utilisés en développement personnel et dans les milieux professionnels (management, amélioration de la qualité de vie au travail, prévention des risques psychosociaux…).
Anticiper et décoder les tensions relationnelles
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