Changer de regard sur le vieillissement

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changer de regard sur le vieillissement

Vieillir est souvent perçu comme une lente dégradation, une perte progressive des capacités qui mène inévitablement à la dépendance et à l’inutilité. Le corps s’affaiblit, les réflexes ralentissent, la mémoire vacille… et tout cela alimente une vision négative du vieillissement, presque comme une maladie à combattre. Les discours dominants glorifient la jeunesse, l’efficacité et la performance, et de ce fait relèguent les âges avancés au rang de périodes de déclin.

Mais si cette vision était erronée ? Et si nous avions simplement appris à regarder le vieillissement sous un prisme biaisé ?

Dans la nature, aucun être vivant n’existe sans raison. Un arbre centenaire n’a pas la même vigueur qu’un jeune arbre, mais son rôle est tout aussi essentiel : il offre de l’ombre, stabilise le sol, nourrit les jeunes pousses en tombant en humus. Pourquoi en serait-il autrement pour l’humain ?

Le vieillissement n’est pas une perte, c’est une transition. Un passage d’un rôle à un autre, une transformation vers une autre forme de force, une autre manière d’exister et de contribuer. Moins dans l’action immédiate, plus dans la réflexion et la transmission. Moins dans l’exploration, plus dans la structuration et l’accompagnement.

Cet article propose de renverser notre perception du vieillissement, non plus comme une décrépitude, mais comme une évolution naturelle et fonctionnelle vers un autre stade de la vie. Une étape où les capacités ne disparaissent pas, elles changent de nature.

Pourquoi associe-t-on le vieillissement à une dégradation ?

Si nous percevons le vieillissement comme une perte plutôt que comme une évolution, c’est avant tout parce que notre regard est influencé par des facteurs culturels et sociaux qui privilégient la performance et l’immédiateté. Pourtant, cette perception n’est pas universelle : elle est le fruit d’une construction collective qui mérite d’être déconstruite.

Un conditionnement culturel et social

Dans les sociétés modernes occidentales, la valeur d’un individu est souvent mesurée à sa productivité, son efficacité et sa capacité à répondre aux exigences économiques. Or, avec l’avancée en âge, le corps ralentit, la force physique diminue, et les réflexes ne sont plus aussi vifs. Dès lors, celui qui ne correspond plus aux standards de performance est perçu comme « moins utile » au fonctionnement de la société.

Cette vision est renforcée par plusieurs éléments :

  • L’obsession de la jeunesse : Les médias, la publicité et la culture populaire valorisent la jeunesse comme l’âge d’or de la vie. La vieillesse est souvent représentée sous un prisme négatif, associée à la maladie et à la dépendance.
  • La médicalisation du vieillissement : Plutôt que de voir le vieillissement comme un processus naturel, il est souvent décrit en termes pathologiques (dégénérescence, insuffisance, déficience), ce qui renforce l’idée d’un déclin.
  • L’isolement des personnes âgées : Dans les sociétés où le lien intergénérationnel s’est affaibli, les personnes âgées sont souvent mises à l’écart, éloignées des sphères actives, ce qui nourrit un sentiment d’inutilité.

Pourtant, cette vision n’est pas partagée partout dans le monde. Dans certaines sociétés traditionnelles, notamment en Asie ou chez certains peuples autochtones, les anciens sont considérés comme des gardiens du savoir et des guides pour les générations futures. Leur rôle est reconnu et valorisé, ce qui leur permet de traverser cette phase de vie avec un sentiment d’accomplissement plutôt qu’avec l’angoisse du déclin.

Une vision réductrice des capacités humaines

L’une des erreurs fondamentales dans notre rapport au vieillissement est de réduire les capacités humaines à leurs seules aptitudes physiques et cognitives immédiates. Nous avons tendance à considérer qu’une personne perd en valeur lorsqu’elle court moins vite, soulève moins de poids ou met plus de temps à apprendre une nouvelle information.

Or, l’évolution des capacités avec l’âge ne signifie pas une perte, mais une transformation.

  • Moins d’endurance physique ? Oui, mais une meilleure gestion de l’effort et une plus grande efficacité dans l’action.
  • Moins de rapidité d’exécution ? Peut-être, mais davantage de réflexion et de discernement.
  • Moins de mémoire immédiate ? C’est possible, mais une meilleure capacité de synthèse et une richesse d’expérience unique.

Les neurosciences montrent d’ailleurs que certaines fonctions cérébrales s’améliorent avec l’âge, comme la capacité à résoudre des conflits, à prendre du recul sur les émotions ou à faire des liens entre différentes expériences de vie.

Autrement dit, la vieillesse ne devrait pas être envisagée comme un « moindre état », mais comme une période où certaines compétences s’effacent au profit d’autres qui émergent. Le problème, c’est que nos sociétés ne reconnaissent pas suffisamment ces compétences et ne leur donnent pas la place qu’elles méritent.

Quel rôle pour la vieillesse au sein de notre société ?

L’importance des rôles à chaque âge

Dans les sociétés humaines et animales, chaque période de la vie correspond à des fonctions spécifiques qui assurent la stabilité et la continuité du groupe. D’une façon générale, la jeunesse est l’âge de l’exploration et de la découverte, l’âge adulte celui de la production et de la procréation, et la vieillesse celui de la transmission et de la structuration sociale.

Le rôle des personnes âgées : l’exemple des sociétés animales

  • Chez les éléphants, les matriarches âgées guident le troupeau en période de crise, car elles sont les seules à se souvenir des anciens chemins vers les points d’eau.
  • Chez les loups, les individus plus âgés régulent les conflits au sein de la meute et enseignent les stratégies de chasse aux plus jeunes.
  • Chez les chimpanzés, les anciens jouent un rôle de pacificateurs et transmettent les savoirs culturels du groupe.

Au travers de ces exemples, on voit que, dans un environnement sain, le vieillissement n’est jamais un problème, mais un atout pour la survie du groupe.

Un parallèle avec les sociétés humaines traditionnelles

  • Dans les cultures traditionnelles, les anciens sont les gardiens du savoir, des rituels et de la mémoire collective.
  • Ils assurent des fonctions essentielles dans l’éducation des jeunes, la transmission de valeurs et la gestion des conflits.
  • Leur rôle n’est pas dans l’action immédiate, mais dans la vision à long terme et la stabilisation des dynamiques sociales.

Dans les sociétés modernes, cette transmission intergénérationnelle a souvent été affaiblie, ce qui contribue à l’idée erronée que la vieillesse est une période d’inutilité. En réalité, les anciens ont un rôle clé à jouer, mais ce rôle doit être reconnu et valorisé pour que la société en bénéficie pleinement.

Il ne s’agit donc pas de lutter contre l’âge, mais de changer notre façon d’organiser la société pour mieux intégrer et valoriser chaque étape de la vie.

Le vieillissement : un processus d’accordage vers la présence

Une évolution graduelle des rôles

En considérant le vieillissement comme un processus d’accordage, nous acceptons que chaque âge ait son rôle spécifique dans la société. Avec le temps, les fonctions actives et directement opérationnelles se transforment. Une personne âgée évolue peu à peu vers un rôle différent, davantage basé sur l’écoute, la relation et la stabilité émotionnelle.

Cette transformation n’est pas une perte, mais un déplacement progressif vers une autre manière d’exister au sein du groupe social.

La présence comme contribution essentielle

Cette évolution naturelle conduit souvent vers une forme d’existence subtile : la simple présence.

Être présent signifie offrir aux autres une écoute attentive, un soutien affectif, et parfois simplement le sentiment réconfortant d’une stabilité dans le temps. Cette qualité particulière est essentielle à l’équilibre de toute société.

La présence pure est une forme précieuse de contribution que notre société moderne peine souvent à reconnaître pleinement. Pourtant, elle représente un lien vital entre les générations.

Limites et réalités physiologiques

Toutefois, cette transition vers la présence nécessite des conditions minimales de santé physique et cognitive. Une personne âgée en bonne santé garde cette capacité à être pleinement présente aux autres. Elle peut apporter au groupe social une qualité relationnelle et affective profonde.

À l’inverse, certaines maladies comme Alzheimer ou les dégénérescences cognitives sévères altèrent profondément cette capacité essentielle. Lorsque la mémoire et la conscience déclinent de manière importante, cette qualité de présence s’amenuise fortement.

Vers une reconnaissance collective de la présence

Cette réalité physiologique souligne l’importance d’accompagner avec soin les personnes âgées atteintes de maladies dégénératives. Mais elle ne doit pas nous détourner de la valeur immense que revêt, pour la majorité, le vieillissement comme évolution vers une présence authentique.

Redécouvrir et valoriser ce rôle subtil, relationnel et stabilisant est primordial. Reconnaître ce rôle signifie offrir une place digne et essentielle à nos aînés au cœur même de notre société.

Vers un vieillissement accordé à la vie

En Permathérapie, la vision du vieillissement que nous venons de développer s’intègre pleinement dans notre manière de penser le soin. Nous nous inspirons du vivant, non pas pour copier servilement les stratégies des autres espèces, mais pour en saisir l’objectif premier et l’adapter à notre propre nature humaine.

Dans la nature, chaque être vivant a une fonction à chaque étape de sa vie. Les éléphants les plus âgés ne sont plus les plus rapides ni les plus forts, mais ce sont eux qui guident le troupeau en période de crise, car ils se souviennent des chemins vers l’eau. Les abeilles ouvrières changent de rôle au fil du temps, passant du nettoyage des cellules à la garde de la ruche, puis à la récolte du pollen. Ces adaptations ne sont pas des dégradations, mais des ajustements stratégiques qui assurent la survie et l’harmonie du groupe.

Nous ne sommes ni des éléphants, ni des abeilles, mais nous avons beaucoup à apprendre de cette logique du vivant. Si le vieillissement humain est une évolution nécessaire, alors notre société doit cesser de le considérer comme une perte et doit apprendre à réintégrer pleinement les aînés dans la dynamique collective. Cela passe par une redéfinition des rôles, une adaptation des environnements et une reconnexion aux valeurs de transmission et de vision à long terme.

Vieillir, ce n’est pas s’éteindre. C’est changer d’accord, comme dans une composition musicale où chaque note a sa place, non pas parce qu’elle est isolée, mais parce qu’elle participe à une harmonie plus vaste. C’est ainsi que nous pouvons envisager la vieillesse : non comme une fin, mais comme un changement de rythme, une autre façon d’être en relation avec le monde et de nourrir le vivant qui nous entoure.

Cet article a 38 commentaires

  1. DUTRY

    Bonjour Loïc, j’apprécie énormément cette vision et u adhère. Je diffuse cet article à de nombreuses amies. A bientôt.
    Marie Colette

    1. Loïc

      Bonjour Marie Colette,

      Un grand merci pour votre message et pour votre soutien ! Je suis ravi que cette vision vous parle et encore plus touché de savoir que vous partagez l’article autour de vous.

  2. VIGNERON

    Bonjour Loïc,
    merci infiniment pour ce très bel article.
    Anne

    1. Loïc

      Bonjour Anne,

      Je vous remercie pour votre message, cela me fait très plaisir de savoir que cet article vous a plu. Changer notre regard sur le vieillissement est un enjeu essentiel, et savoir qu’il résonne auprès de mes lecteurs est toujours très encourageant.

    2. Magdalena

      J’aime bien l’idée que les capacités changent avec l’âge et le rôle aussi. Comme tu l’expliques si bien, notre société joue beaucoup sur notre vision des choses. Il suffit de voir comment cela est vécu et perçu dans les autres pays du monde

      1. Loïc

        Merci Magdalena pour ton message !

        Effectivement, notre regard sur le vieillissement est largement influencé par le cadre social et culturel dans lequel nous évoluons. Ce qui est perçu comme une « perte » chez nous peut être vu comme une évolution naturelle et précieuse ailleurs. En prenant du recul et en observant d’autres manières d’appréhender cette étape de la vie, on réalise à quel point notre vision est façonnée par des normes qui ne sont pas universelles.

        C’est une belle invitation à redéfinir notre rapport au temps et aux rôles que l’on joue tout au long de la vie.

  3. Adelphia

    Merci d’avoir consacré un peu de votre temps pour parler de ce temps de la vie tellement négligé ou même mis sous silence, voir carrément tabou. Je m’empresse de diffuser vos réflexions !

    1. Loïc

      Merci beaucoup, Adelphia, pour vos mots.
      Le vieillissement est souvent mis de côté dans notre société, alors qu’il mérite une réflexion bien plus profonde et bienveillante.
      Je suis heureux que cet article vous ait parlé et reconnaissant que vous le diffusiez autour de vous. Merci encore !

  4. Millet

    Merci Loic pour cet article bienveillant sur la vieillesse et qui ouvre l’esprit ! Cela change de cette réflexion si courante autour de moi , la vieillesse est un naufrage ! Je vais partager !
    Elisabeth

    1. Loïc

      Merci Elisabeth pour votre message.
      Il est vrai que l’idée du « naufrage » est malheureusement très répandue, alors qu’il existe une autre manière d’aborder cette période de vie.
      Si mon article peut contribuer à changer les mentalités, j’en suis ravi. Merci pour votre partage et votre soutien !

  5. Silvia

    Cet article Loïc, est une véritable perle de sagesse et de reconnexion aux cycles de la vie. Merci

    1. Loïc

      Merci beaucoup pour votre retour, Silvia. Je suis heureux que cet article résonne en vous.
      Se reconnecter aux rythmes naturels de la vie permet en effet d’aborder le vieillissement avec plus de sérénité et de richesse.
      Merci pour votre lecture et votre message inspirant !

  6. EMMANUEL

    Merci infiniment Loïc ! Cet article me donne une autre perception de la vieillesse. Je comprendre certaines limitations physiques mais j »ai encore tant à offrir dans ma phase d »évolution.

    1. Loïc

      Merci Emmanuel, votre retour me touche ! Effectivement, certaines limites physiques existent, mais cela ne doit pas nous empêcher de voir tout ce que nous pouvons encore créer, apprendre et transmettre. Chaque phase de vie a ses richesses et son potentiel d’évolution.
      Je suis heureux que l’article vous ait apporté une nouvelle perception sur ce sujet !

  7. Marianne

    Merci Loïc pour cet article plein de sagesse et respect pour la vie. Une belle vision et leçon, je me retrouve tout à fait dans vos mots… A diffuser et partager partout !!!

    1. Loïc

      Merci beaucoup Marianne pour votre message ! Si mes mots résonnent en vous, alors j’en suis ravi.
      Changer notre regard sur le vieillissement, c’est aussi redonner toute sa valeur à chaque étape de la vie. N’hésitez pas à partager l’article autour de vous, c’est en diffusant ces idées qu’on peut progressivement transformer notre rapport au temps qui passe !

  8. Marie Tip

    Pour moi, la vieillesse est aussi un choix. J’ai de l’arthrose à 45 ans, et au lieu de me dire que c’est l’âge, j’ai décidé que j’étais trop jeune pour ça. Et me suis lancée dans une série de complémentations, port de semelles, et fini de travailler sur mon anxiété chronique. Sans me dire que j’allais forcément la faire disparaître, mais que j’avais un certain pouvoir sur elle pour la faire reculer.
    Quel que soit l’âge et la condition de santé, j’essaie d’insuffler autour de moi l’idée qu’on peut agir sur ses émotions, son état physique, ses handicaps, etc. Le seul moyen de vivre en bon état le plus longtemps possible, dans les meilleures conditions possibles, sans se résigner ni se voiler la face sur son état réel ou ses capacités (j’ai arrêté la course à pied et ne compte pas reprendre tant que mes cartilages ne seront pas refaits).
    Par goût je me renouvelle en permanence et ne finis jamais d’apprendre, une autre façon selon moi de garder la jeunesse, la vigueur, et plein d’autres qualités qui font que je ne vois pas le temps passer et que j’espère être active jusqu’au jour de ma mort. Vieillir oui, mais avec allant et la tête pleine de projets.

    1. Loïc

      Merci Marie pour ce partage inspirant ! J’aime beaucoup votre approche qui met en avant l’action et la conscience de notre pouvoir d’influence sur notre état physique et émotionnel. Vieillir en restant acteur de son propre cheminement, en se renouvelant et en nourrissant des projets, c’est une belle manière d’incarner cette idée que l’âge n’est pas une fatalité mais un processus avec lequel on peut composer.
      Votre témoignage illustre parfaitement ce que j’essayais de transmettre dans l’article !

  9. Lavaux florence

    Bonjour Loic,
    Merci pour votre article qui résonne de justesse et j’adhère pleinement à cette vision de ce moment de vie . Je vais m’empresser de le lire à ma chère maman de 94 ans qui , comme beaucoup , s’épanouissaient dans l’action et dans l’idée de n’être utile que sous cette forme et agissaient sans avoir recours aux soutiens d’autrui mais qui , peu à peu , se résous à une dépendance relative et nécessaire . J’aimerais l’éveiller sur ses valeurs intrinsèques.
    Merci 🙏

    1. Loïc

      Bonjour Florence,

      Votre message me touche énormément, merci pour ce partage. Je trouve magnifique votre intention d’accompagner votre maman dans cette transition et de l’aider à percevoir la richesse de ses valeurs intrinsèques, au-delà de l’action. Ce que vous décrivez résonne profondément avec la vision que je souhaite transmettre à travers cet article.

      Merci encore 🙏

  10. Ketty

    Merci pour cet article plein de sagesse 😉
    Toute notre société est basée sur l’âge. Et à l’âge de la retraite, on est considéré comme inactif donc inutile.
    Mais l’espérance de vie a progressé et la retraite est le retrait du monde du travail mais pas le retrait de la vie.
    Il est nécessaire de mettre en avant toute cette période de maturité pour développer la transmission des savoirs -faire, des expériences pour que le monde évolue en partageant des valeurs.

    1. Loïc

      Merci beaucoup pour ton message et ton regard sur cet article ! 😊

      Tu as tout à fait raison : notre société associe souvent l’âge à l’inactivité, et pourtant, la retraite peut être une période incroyablement riche de transmission, d’exploration et d’engagement. Le vieillissement n’est pas un retrait, mais une transition vers d’autres formes de contribution et de partage.

      Mettre en avant cette maturité, valoriser les expériences et les savoirs acquis tout au long d’une vie, c’est une manière de nourrir les générations suivantes et d’éviter que notre société ne se prive d’une précieuse richesse.

      Merci encore pour ton partage inspirant !

  11. Sabine

    Merci pour cet article !
    Il m’a offert, tout au long de sa lecture, une sentiment de réconfort et une grande inspiration. Plutôt que de voir cette étape de la vie comme un déclin, tu la présentes comme une transformation naturelle et précieuse, un passage vers un rôle différent mais tout aussi essentiel dans la société. Que ça fait du bien !
    J’adore les analogies avec le monde animal qui montre combien notre vision est biaisée par notre modèle social. Et la notion de présence comme contribution essentielle est une idée magnifique.
    Merci pour ton regard bienveillant qui nous permet de changer nos lunettes pour regarder le monde, et ici la vieillesse, sous d’autres couleurs.

    1. Loïc

      Merci beaucoup Sabine pour ton retour chaleureux et inspirant ! 😊

      Je suis ravi que cet article ait pu t’apporter du réconfort et une nouvelle perspective sur le vieillissement. Trop souvent, notre regard est façonné par des modèles sociaux qui réduisent cette étape à une perte, alors qu’elle peut être une transformation riche de sens.

      Et oui, la simple présence, l’expérience et la transmission sont des contributions fondamentales à la société, bien au-delà du prisme de la « productivité ».

      Merci encore pour ton message et pour cette belle énergie que tu partages ici ! Au plaisir d’échanger à nouveau. 😊

  12. Jean

    Merci Loic pour cet article éclairant sur le vieillissement.

    J’ai particulièrement apprécié l’idée de considérer cette étape de la vie comme une force à valoriser dans notre société.

    De mon côté, j’ai remarqué que certaines cultures honorent et respectent profondément leurs aînés (l’Orient, l’Asie, l’Afrique…), ce qui contribue à leur bien-être général.

    Pensez-vous que notre société pourrait s’inspirer de ces approches pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées ?

    1. Loïc

      Merci beaucoup Jean pour ton message et ton regard sur cet article !

      Tu soulèves un point essentiel : dans de nombreuses cultures, les aînés sont vus comme des piliers de la société, porteurs de sagesse et d’expérience. Leur place dans la communauté leur permet souvent de vieillir avec plus de sérénité, de reconnaissance et de lien social.

      Je pense en effet que notre société gagnerait à s’inspirer de ces approches, non pas en les copiant telles quelles, mais en intégrant davantage la notion de transmission et de valorisation du rôle des personnes âgées. Cela pourrait passer par des changements dans l’éducation, dans l’organisation du travail, mais aussi dans notre façon plus globale de considérer l’humain et le temps qui passe.

      Merci encore pour cette réflexion inspirante ! Au plaisir d’échanger à nouveau.

  13. J’ai beaucoup aimé ton article! Rappeler le rôle des anciens, leurs connaissances, leurs sagesses…tout ça n’est pas une légende. Il faut savoir être à leur écoute et les respecter!

    1. Loïc

      Merci beaucoup pour ton retour enthousiaste !

      Oui, la sagesse et l’expérience des anciens ne sont pas qu’un mythe ou une belle histoire à raconter, mais une ressource précieuse dont notre société gagnerait à mieux s’inspirer. Écouter, respecter et valoriser leur contribution, c’est non seulement leur offrir une place digne, mais aussi enrichir notre propre vision du monde et de la vie.

  14. Geneviève

    Et si au lieu de parler de vieillesse et de vieillissement, on parlait des vieux? La vieillesse, c’est une vue de l’esprit, les vieux, c’est concret.
    On devient vieux d’abord dans le regard des autres, pas seulement de la personne qui se lève dans le métro devant vos cheveux blancs, mais aussi dans ce que les jeunes partagent ou ne partagent plus avec vous, dans la limite invisible mais sensible de ce que vous n’avez plus le droit de dépasser.
    La vie est un exercice d’équilibriste plus ou moins dangereux, avec chutes et accidents garantis.
    Enfant, il faut plaire à vos parents mais construire votre vie indépendamment d’eux tout en respectant des règles implicites.
    Parents, vous devez éduquer, guider, sans diriger, protéger sans freiner, aimer sans étouffer, et entendre les conseils de vos parents, voire de vos grands-parents, dont vous tiendrez compte ou non.
    Grands-parents, subitement vous n’êtes plus parents, vous devez être présents sans être envahissants, aider en donnant le moins possible votre avis, aimer sans déborder. C’est aussi accepter que vos enfants et petits-enfants ne parlent plus et ne comprennent plus votre langage et vous expriment la vision qu’ils ont de vous : un dinosaure.
    Tout cela procède du vieillissement. On ne devient pas vieux d’un coup à tel ou tel âge, on prend conscience du temps qui passe par à-coups, et chaque fois, il y a un temps de digestion puis d’acceptation. Des fois, il y a indigestion, mais on en guérit.
    Quand vos parents meurent, vous vieillissez autrement.
    Une fois que vous avez accepté l’étiquette de vieux, vous irez mieux, mais la vie ne sera pas plus simple. Le vieux respectable est celui qui en demande le moins possible, qui se suffit à lui-même et qui ne demande d’aide que quand vraiment il a épuisé toutes les solutions autonomes. C’est celui à qui on ne demande pas son avis, parce qu’il a un avis de vieux.
    Le très très vieux (plus vieux que moi) respectable est celui qui, cette fois, accepte avec reconnaissance l’aide qu’on lui impose sans qu’il l’ait demandée, les conditions de vie qui faciliteront celle des plus jeunes, la case qu’on leur aura allouée pour leur bien. Ma tante disait « quand tu es grand-mère, tu fais attention à ce que tu dis pour ne blesser personne, quand tu es arrière grand-mère, tu dis ce que tu veux, de toute façon, personne ne t’écoute ». Et ça la faisait rire.
    Là, vous avez 2 chemins : celui de la respectabilité, avec acceptation des ans, des modifications et des lois des plus jeunes, ou celui de votre vie, au risque de déplaire, mais, à la clé, quelques joies savoureuses, quelques tranches de vraie vie, que vous pourrez partager ou non, selon les envies de l’entourage.
    Les vieux, ça sait rire, jouer, blaguer, s’intéresser à ceux qui en ont envie. Ça peut être généreux ou pas, ça sait encore aimer. Libre aux jeunes d’en profiter ou non.
    Tout ça, finalement, c’est une question d’interaction, il n’y a pas les vieux d’un côté et les jeunes de l’autre, il y a des gens qui ont des choses à se dire ou pas, mais il faut qu’il y ait une volonté de part et d’autre. Et ne pas se laisser enfermer dans des cases et des concepts.

    1. Loïc

      Merci Geneviève pour ce commentaire plein de justesse, de nuances et d’humour !

      Tu mets en mots avec une belle lucidité ce que beaucoup ressentent sans forcément savoir comment l’exprimer. Oui, on devient « vieux » d’abord dans le regard des autres, dans ces limites invisibles qu’on nous assigne, souvent sans même qu’on s’en rende compte. Mais au fond, il n’y a pas de rupture nette, juste une suite d’ajustements, parfois doux, parfois brutaux, qui nous rappellent que le temps passe et que les rôles évoluent.

      J’aime particulièrement l’idée que vieillir, c’est aussi choisir comment on veut exister dans ce cadre imposé : suivre le chemin de la respectabilité ou s’autoriser à vivre pleinement, quitte à bousculer un peu les attentes. Et surtout, ne pas oublier que derrière les âges, il y a avant tout des relations, des échanges, du rire, du jeu, de l’amour…

  15. Sophie Morth

    Alors, moi déjà je ne vieillis pas ! C’est les autres autour de moi qui vieillissent :-))) J’en ai la preuve !
    Plus sérieusement, il faut bien identifier toutes les fausses croyances qui tournent autour de l’âge et qui nous forcent à nous excuser d’être en forme quand on « mûrit » ! Merci pour cet article plein de sagesse

    1. Loïc

      Ah, j’aime beaucoup cette approche ! 😄 Tant que ce sont les autres qui vieillissent, tout va bien !

      Tu soulèves un point essentiel : l’âge est autant une construction sociale qu’une réalité biologique, et il est rempli de fausses croyances qui nous conditionnent. Pourquoi faudrait-il s’excuser d’être en forme, d’avoir de l’énergie, de continuer à apprendre et à entreprendre sous prétexte qu’on « mûrit » ? C’est une absurdité que l’on devrait déconstruire une bonne fois pour toutes.

  16. C’est un sujet très peu abordé mais qui mériterait plus d’attention. Je retiens que le vieillissement offre de nombreux avantages dont celui de gagner en efficacité. J’ai moins de mémoire, c’est vrai. Mais des fois, il y a de petits bouts de mémoire qui ressurgissent de je ne sais où…juste lorsque j’en ai besoin ! Et hop, je trouve beaucoup plus rapidement de solutions à mon problème. Je suis sûre que je ne suis pas seule dans ce cas 😉

    1. Loïc

      Merci Mélanie pour ton retour et pour ce partage d’expérience !

      Oui, on parle trop souvent du vieillissement sous l’angle des pertes, mais rarement sous celui des gains. L’efficacité, la capacité à voir l’essentiel, à résoudre des problèmes plus rapidement… ce sont des compétences qui s’affinent avec le temps, même si la mémoire fonctionne parfois de manière plus « sélective » ! 😉

      Et je suis certain que tu n’es pas la seule à vivre ces moments où un souvenir, une idée ou une solution surgit au bon moment, comme si le cerveau avait intégré une nouvelle façon d’organiser l’information.

  17. Vincent

    Merci Loïc pour cet article. Il me semble essentiel de valoriser cette étape de la vie en reconnaissant les richesses qu’elle apporte, plutôt que de se focaliser sur les pertes. Cette approche resonne en moi. Nous devons accueillir chaque phase de sa vie avec gratitude et confiance. Merci encore pour ce partage ! Une évolution, un passage vers une autre façon d’être, avec plus de sagesse et de liberté. Aujourd’hui, j’apprends à apprécier chaque phase de ma vie pour ce qu’elle m’apporte, et ton article me conforte dans cette idée. Et pour demain ? Je choisis de voir l’avenir avec confiance, en cultivant l’énergie et la joie de vivre, peu importe l’âge. Merci pour ce regard inspirant !

    1. Loïc

      Merci beaucoup Vincent pour ton message empreint de sagesse et d’enthousiasme !

      Ta manière d’accueillir chaque étape de la vie avec gratitude et confiance est inspirante. Trop souvent, on se focalise sur ce qui disparaît, alors qu’en réalité, chaque passage nous offre une nouvelle manière d’être, d’interagir et de vivre. Voir le vieillissement comme une évolution plutôt qu’un déclin, c’est s’ouvrir à une liberté nouvelle, avec plus de recul, de profondeur et, comme tu le dis si bien, d’énergie et de joie.

      Je suis heureux que cet article résonne en toi et t’accompagne dans cette belle dynamique. Merci encore pour ton partage positif et inspirant !

  18. Merci Loïc pour cet article qui change notre regard sur le vieillissement que nous avons dans les sociétés occidentales ! Dans ma culture africaine, les aînés ont une place centrale, et leur sagesse est précieuse. Trop souvent, on voit cette étape comme une perte, alors qu’elle est pleine de sens et de transmission. Le parallèle avec les animaux et les cultures traditionnelles est trèsbien vu. On gagnerait vraiment à mieux reconnaître le rôle des aînés au lieu de les mettre de côté.

    1. Loïc

      Merci Line pour ton retour !
      Je trouve passionnant ce que tu partages sur la place centrale des aînés dans ta culture africaine. Leur rôle de transmission et de sagesse est en effet un pilier fondamental dans de nombreuses sociétés traditionnelles, et c’est un regard que nous avons malheureusement tendance à perdre dans nos sociétés occidentales.

      Ton commentaire me conforte dans l’idée que nous avons beaucoup à apprendre des cultures qui valorisent leurs aînés. Merci encore pour ton partage !

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