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Vous avez certainement déjà entendu parler du microbiote intestinal. Mais saviez-vous que nous avons plusieurs microbiotes ? Des milliards de microorganismes vivent en nous et sur nous à différents endroits. Ils sont essentiels à notre survie, car ils contribuent à la bonne marche de nos fonctions biologiques. Alors, comment s’organise cette cohabitation ? Comment savoir si on a un bon microbiote ? Découvrez les différentes facettes du microbiote humain dans cet article.
Un microbiote, qu’est-ce que c’est ?
Le microbiote : définition
Chaque être humain est l’hôte de milliards de microorganismes. Il s’agit essentiellement de bactéries, mais aussi de virus, de champignons et de parasites. Le mot microbiote désigne cet ensemble de microorganismes que nous hébergeons. Ils vivent dans le tube digestif, la bouche, la vessie, le nez, les oreilles, les poumons… Chacun de ces milieux a son propre microbiote, le corps humain en abrite donc plusieurs :
- le microbiote intestinal ;
- le microbiote cutané ;
- le microbiote vaginal et celui pénien;
- le microbiote buccal ;
- le microbiote pulmonaire ;
- le microbiote vésical ;
- le microbiote nasal ;
- le microbiote auriculaire.
Les êtres vivants et leurs microbiotes
Nous sommes des êtres « multipopulationnels », c’est-à-dire des holobiontes. Ce mot vient du grec ὅλος (tout) et βίος (vie). Il désigne l’ensemble que forme chaque être vivant avec ses différents microbiotes. Nous cohabitons avec des virus, des bactéries, des parasites, des champignons…
Ils vivent et évoluent avec nous, en fonction de nous. Ils nous définissent autant que nous les définissons. L’être humain vit avec ses microbiotes tout comme les animaux et les végétaux vivent avec les leurs.
Chercher à éradiquer tout ou partie de ces microbiotes est aussi absurde que de supprimer quelqu’un parce que son comportement n’est pas acceptable socialement. C’est même l’inverse : un individu en bonne santé vit en harmonie avec une population régulée de microorganismes. On ne tente donc jamais de les éliminer. Au contraire, faisons en sorte qu’ils se développent bien, dans la limite de la population acceptable.
La construction du microbiote humain
Vous vous demandez comment avoir un bon microbiote ? Sachez que tout commence dans le ventre de la mère. Le fœtus y est en contact avec le microbiote placentaire. Lors d’un accouchement par voie basse, il rencontre ensuite les bactéries vaginales et intestinales maternelles. C’est comme ça que sa peau et son tube digestif sont colonisés par les microorganismes hérités de sa maman. Dans le cas d’un accouchement par césarienne, les bactéries transmises par la mère sont, de fait, plutôt cutanées.
Par la suite, les microbiotes de chaque individu évoluent selon différents facteurs : environnement, entourage, alimentation, mode de vie… Ils restent cependant uniques : chacun de nous a ses propres microbiotes.
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Les rôles de nos différents microbiotes
Une fonction essentielle
Les microbiotes sont en lien étroit avec notre Système Immunitaire et jouent une fonction proche de celui-ci : celle de la Régulation. En permathérapie, la fonction de Régulation a pour objectif de mettre en relation toutes les parties de nous. L’être vivant et ses microorganismes ne sont pas différenciés. Ce lien entre les microbiotes et le Système Fondamental leur permet d’influencer également les autres Systèmes Fondamentaux.
Ainsi, un bon microbiote va avoir des effets positifs sur le Système Nerveux, le Système Hormonal et le Système Tenségral. Une étude menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS prouve qu’un bon microbiote intestinal contribue au bon fonctionnement du cerveau, donc du Système Nerveux.
En plus de cette influence positive sur nos différents Systèmes, tous nos microbiotes ont un rôle de barrière essentiel face aux virus et bactéries extérieurs que l’on rencontre chaque jour.
Les différents microbiotes
Le microbiote intestinal
Cet écosystème, aussi appelé flore intestinale, est constitué de tous les microorganismes qui colonisent l’intestin : bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes. Au total, ces microorganismes sont plus de 10 000 milliards, dont une très grande majorité de bactéries. Le microbiote intestinal a un rôle majeur dans la digestion, mais aussi dans l’immunité, avec laquelle il entretient un lien étroit.
Exposé aux antibiotiques, il voit ses bonnes bactéries disparaître en même temps que les bactéries pathogènes combattues par le médicament. Les médecines traditionnelles et la médecine conventionnelle sont différentes, mais peuvent être complémentaires. La première peut ici compenser les éventuels effets secondaires de la seconde, avec des solutions naturelles comme les prébiotiques ou les huiles végétales.
Le microbiote pulmonaire
Les poumons sont, eux aussi, un organe occupé par de bonnes bactéries. Elles y sont moins nombreuses que dans le système digestif, mais d’une plus grande diversité. De la bonne marche du microbiote pulmonaire dépend notre résistance aux maladies respiratoires. Découvert plus tard que les autres microbiotes, des études scientifiques ont aussi montré les liens étroits qu’il entretient avec le microbiote intestinal.
Le microbiote cutané
Notre peau abrite un véritable écosystème constitué de différents microorganismes. Là encore, les bactéries sont les plus nombreuses et varient selon l’humidité et la richesse en sébum des différentes zones corporelles. Elles nous permettent de maintenir le pH acide de notre peau et de limiter les bactéries pathogènes. Supprimer les « bonnes » bactéries de notre microbiote par l’usage intensif du gel hydroalcoolique par exemple, revient à laisser la peau de nos mains sans défense. Le concept de propreté ou d’hygiène n’est pas l’absence de microbiote. C’est un microbiote régulé et l’absence d’élément étranger à l’holobionte.
Le microbiote vaginal
Le microbiote vaginal est composé d’une grande majorité de bactéries : les lactobacilles. Ces bactéries lactiques se développent dans le vagin à la puberté, instaurant ainsi la flore de Döderlein. Le rôle de cette flore est de maintenir de bonnes relations entre les microorganismes qui cohabitent dans ce milieu : aucun ne doit proliférer au détriment des autres, sinon c’est l’infection ! La bactérie Gardnerella vaginalis par exemple, est présente naturellement dans la flore de Döderlein. Elle devient pathogène lorsqu’elle prolifère.
Le microbiote ORL (buccal, auriculaire et nasopharyngé)
Les 3 microbiotes ORL sont composés de flores bactériennes bien distinctes. Contrairement au microbiote intestinal, le microbiote buccal est exposé à l’air. De ce fait, y vivent aussi des bactéries aérobies. Les microorganismes de la bouche coexistent de manière à maintenir dans la cavité un environnement sain et stable. Les oreilles (microbiote auriculaire), le nez et le pharynx (microbiote nasopharyngé) sont, eux aussi, tapissés de microorganismes.
Le microbiote vésical
Comme son nom l’indique, ce microbiote a pour rôle de protéger et garantir l’équilibre de l’écosystème bactérien de la vessie.
Tous nos microbiotes sont précieux, même si certains sont moins connus. Virus, bactéries et champignons coévoluent ensemble et œuvrent au maintien de notre santé globale. Ils sont même inhérents à notre constitution puisque sans eux, nous ne pouvons vivre.