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Les liens entre la naturopathie et la permathérapie sont-ils aussi étroits qu’on a tendance à le supposer ? Quels éléments rapprochent ou opposent ces deux médecines alternatives ? Pas question ici de dénigrer l’une ou l’autre, mais plutôt de comprendre la place que chacune occupe. Faisons le point sur ces pratiques qui ont en commun une approche globale et naturelle du soin, mais ont une philosophie et des principes fondateurs différents.
Quels sont les principes de base de la naturopathie et de la permathérapie ?
Comment définir la naturopathie ?
La naturopathie est une médecine dite « complémentaire » à la médecine conventionnelle. Elle a pour objectif d’améliorer la santé globale de l’individu en s’appuyant sur des pratiques naturelles et holistiques. Elle est considérée comme une médecine traditionnelle par l’OMS, au même titre que la médecine chinoise ou ayurvédique. À l’instar de toutes les médecines et de la permathérapie, elle repose sur une lecture de la physiologie qui lui est propre.
La naturopathie est basée sur 4 concepts principaux :
- l’humorisme : selon la théorie des humeurs, le corps est constitué de quatre éléments fondamentaux. C’est la dominance d’une humeur qui va influencer la santé;
- le causalisme : selon la naturopathie, remonter à l’origine du mal pour le traiter à la source permet d’avoir un résultat profond et durable;
- le vitalisme : cela désigne l’énergie vitale et la force d’autorégulation (organique ou psychique) de l’organisme;
- l’hygiénisme, qui fait référence à l’hygiène de vie globale;
- et enfin l’holisme, qui se caractérise par le fait de prendre en compte le corps et l’esprit.
De ces principes fondateurs découlent des logiques thérapeutiques qui amènent le conseiller en naturopathie à considérer les toxines, les surcharges, les carences, le psychoaffectif, l’hérédité, le stress, les problèmes mécaniques et infectieux… comme causes des troubles.
La permathérapie envisage les choses différemment
Elle part des quatre Systèmes Fondamentaux que sont le Système Nerveux, le Système Immunitaire, le Système Tenségral et le Système Hormonal. Le Système Digestif et le Système Urinaire sont eux des Systèmes de Soutien. Lorsqu’ils sont désaccordés, c’est qu’ils essaient de réaccorder nos systèmes fondamentaux. Être permathérapeute c’est donc adopter un regard différent de celui du naturopathe, en ne cherchant pas forcément à comprendre la cause du trouble, mais plutôt son expression.
De ce fait, la consultation ne consistera pas à chercher la cause du désaccordage, car on considère que de multiples éléments peuvent être à l’origine d’une même expression. C’est la façon dont s’exprime le trouble à un moment donné chez une personne qui va déterminer comment la réaccorder. L’intention du réaccordage est de lui permettre de trouver un état dans lequel elle peut vivre en harmonie avec ce qu’elle est à ce moment-là, tout en évoluant.
Dans certains cas, le permathérapeute pourra avoir une vision causaliste, mais la plupart du temps, ce n’est pas un élément premier dans son analyse.
La notion de terrain en naturopathie et en permathérapie
Pour le conseiller en naturopathie, le terrain fait référence à l’état de l’organisme. Ce qui compose le terrain, c’est la constitution de la personne (génétique, morphologie, comportement psychique…), son tempérament (prédispositions, forces et faiblesses de ses organes) et sa toxémie (l’encrassement des liquides organiques).
En permathérapie, la notion de Terrain est différente. Ce mot désigne l’ensemble des quatre Contextes de la personne à un moment précis : le Contexte Héréditaire, le Contexte de Vie, le Contexte Social et le Contexte Médical. C’est une façon de définir les forces et les faiblesses de la personne aussi bien physiquement que psychologiquement et socialement.
Ils sont pris en compte pour proposer les soins les plus adaptés à l’état d’un individu.
Toutes ces nuances amènent à comprendre qu’une personne ayant suivi une formation en naturopathie et appréciant la permaculture et sa philosophie n’est pas pour autant un permathérapeute. Les termes permathérapeute et permathérapie sont d’ailleurs aujourd’hui déposés et réservés à l’usage des personnes qui ont suivi ma formation en Permathérapie.
Guide du Permathérapeute
ou comment bien débuter en Permathérapie
Naturopathie et permathérapie : les points communs et les divergences
Des outils proches, mais distincts
- Les plantes
Par définition, la naturopathie puise dans la nature les ressources dont elle a besoin. Les plantes et la phytothérapie font partie des outils ancestraux présents en naturopathie comme en permathérapie. À quelques nuances près :
- Le permathérapeute ne conseille pas de compléments alimentaires (magnésium, fer vitamines, coenzymes Q10…).
- Devenir permathérapeute c’est privilégier l’utilisation de plantes et d’extraits de plantes locales. Elle utilise les plantes qui évoluent dans le même milieu que la personne qui en fait usage. Celles qui poussent sur un autre continent comme l’Harpagophytum ou l’Escholtzia ne sont pas employées.
Bien entendu, certains naturopathes utilisent des plantes locales, mais cette question n’est pas majeure en naturopathie alors qu’elle l’est en permathérapie.
- L’alimentation
Qu’en est-il du système digestif, primordial en naturopathie ? La permathérapie le considère comme un Système de Soutien. Modifier l’assiette de la personne n’est pas un point central sur lequel on va travailler, du moins pas en premier lieu.
- La thérapie manuelle
La thérapie manuelle est présente en naturopathie, mais a une place beaucoup plus importante en permathérapie. Les techniques instrumentales comme les ventouses, les moxas et l’utilisation de l’écharpe sont plus spécifiques à la permathérapie. Avec les techniques manuelles, elles font partie intégrante du soin : elles ne sont pas un soin complémentaire.
Un regard différent sur la physiologie
En naturopathie, les notions de toxines et d’émonctoires sont essentielles. Par conséquent, la détox est utilisée pour nettoyer l’organisme ou améliorer un terrain qui tend à s’encrasser. L’objectif est d’amener le corps à retrouver son équilibre et son énergie vitale.
En permathérapie, on ne parle pas d’équilibre et de déséquilibre, mais d’accordage et de désaccordage. C’est la temporalité qui fait la différence : dans l’équilibre on cherche à retrouver un état, dans l’accordage on veut amener la personne dans une posture, un état d’être qui lui permettent d’évoluer et d’être en harmonie avec ce qu’il est et ce qu’il ressent.
On ne stimule pas non plus les organes émonctoires. S’il y a des toxines, on essaye plutôt de réaccorder l’organisme de manière à ce qu’il retrouve sa propre capacité à les traiter.
La naturopathie et la permathérapie sont donc deux approches de soin qui peuvent sembler assez proches à première vue. Mais vous l’aurez compris, chacune s’appuie sur des grands principes fondamentaux qui lui appartiennent, sur une philosophie du soin différente et sur son interprétation de la physiologie humaine.
Si à certains moments les visions peuvent paraître contradictoires, elles correspondent en réalité à un point de vue pris à un moment donné. C’est pourquoi il est fréquent aussi que ces deux approches se complètent parfaitement.