Rencontre d’un producteur de l’île du « mora mora »

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Simon Lemesle, créateur d'Astérale

Cet article est lu en 5 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

Il est des régions du monde particulièrement riche en plantes aromatiques. La France en fait partie. Elle est d’ailleurs considérée comme le berceau des huiles essentielles à usage thérapeutique, l’aromathérapie. Cependant elle n’est pas la seule à accueillir une grande diversité de plantes aromatiques dont les huiles essentielles sont particulièrement prisées. Madagascar n’a rien à lui envier.

Madagascar est l’île du « mora mora ». Ce terme est difficile à traduire. Il désigne la nonchalance, la lenteur mais aussi l’attention au vivant, le « prendre le temps pour l’autre ». Ce regard porté sur la vie colle parfaitement avec l’usage des plantes pour prendre soin de soi.

Avec plus de 70 espèces de plantes aromatiques (dont 30 sont endémiques), Madagascar est un paradis tropical pour qui se passionne pour les huiles essentielles. Avec l’ylang-ylang, le giroflier, le géranium et le célèbre ravintsara, les senteurs de Madagascar nous séduise par leur profondeur et leur vertus extraordinaire.

J’ai le plaisir de vous présenter Simon Lemesle, créateur avec son épouse Kelly d’Astérale. Producteurs d’huiles essentielles de Madagascar, et surtout de qualité supérieure. Leur vie se déroule entre la mangrove de Madagascar et les forêts solognotes !

Plus qu’un simple producteur, c’est un alchimiste qui parle de ses plantes avec amour et passion, lisez plutôt.

Pouvez-vous nous raconter le jour où vous avez décidé de devenir distillateur ? Et depuis quand faites-vous ce métier ?

Simon Lemesle, créateur d’Astérale

Mon intérêt pour les plantes aromatiques et médicinales remonte à l’enfance mais l’un des déclics les plus forts est sans nul une expérience thérapeutique avec l’huile essentielle de Cannelle écorce.

Lors de ma première activité professionnelle dans la filière des huiles essentielles à Madagascar j’ai subi de forts troubles digestifs suite à des missions en brousse… Après avoir testé sans résultat de multiples solutions allopathique on m’a conseillé l’ingestion d’huile essentielle de Cannelle écorce et dès la première trace absorbée j’ai ressenti une décontraction digestive immédiate, une élimination des spasmes puis un retour à une digestion équilibrée en quelques jours.

J’ai saisi alors intérieurement le formidable potentiel des huiles essentielles.

C’était il y a 17 ans et depuis je n’ai cessé, avec mon épouse Kelly, d’engager toute notre énergie dans le développement de notre filière et de nos sites de production à Madagascar.

Comment vous êtes-vous formé à la distillation de plantes aromatiques ?

Je n’ai suivi aucune formation de distillation. En tant que technicien agricole j’ai d’abord encadré des petits producteurs malgaches pour mettre en place des outils de traçabilité et de durabilité ce qui m’a permis de connaitre les problématiques auxquelles ils étaient confrontés et les paramètres à améliorer.

Mais c’est principalement par l’expérience que j’ai pu ressentir et intégrer ce process, tout d’abord avec des alambics en verre de laboratoire en testant un peu toutes les plantes qui me tombaient sous la main puis avec nos premiers alambics de production à partir de 2005.

Alambic traditionnel à Madagascar

Il faut approcher la distillation comme une expérience différente pour chaque plante, même si le principe est le même, chaque végétal se prépare et se distille de manière différente.

Lorsque je distille une plante pour la première fois je garde toujours comme principe d’expérimenter sans informations extérieures, sans avis d’autres producteurs.

Les erreurs et les ratés sont fréquents mais ainsi nous ambitionnons de produire de manière singulière, authentique en recherchant dans la préparation des plantes et les distillations à restituer notre ressenti au contact du végétal. 

Il existe de très nombreuses plantes aromatiques dont certaines n’ont pas encore été explorées, cherchez-vous de nouvelles plantes à distiller ou préférez-vous ne distiller que les plantes couramment utilisées ?

En effet en aromathérapie la diversité des huiles essentielles employées est minime comparativement à la biodiversité végétale aromatique.

Nous avons œuvré à faire progresser l’aromathérapie dans ce domaine en proposant régulièrement de nouvelles huiles essentielles que nous avons nous même décrit thérapeutiquement.

Nous avons été le premier laboratoire par exemple à commercialiser l’huile essentielle de Saro, à différentier les Hélichryses malgaches, à promouvoir l’huile essentielle de Katrafay.

Le laboratoire Astérale à Madagascar

Pour certaines plantes nous sommes les seuls distillateurs (Herbe des rois, Manavao).

Aujourd’hui nos activités de production nous laissent très peu de temps pour la recherche sur des plantes non décrites et je m’oblige à me freiner dans ce domaine pour garder comme priorité l’amélioration continue de nos productions existantes.

Pourtant je ne peux m’empêcher de réaliser des essais qui attendent sagement dans les tiroirs que nous ayons un peu de temps disponible…

De nombreuses espèces sont encore à découvrir et à explorer

Les huiles essentielles sont très connues et de plus ne plus utilisées et les hydrolats commencent à attirer. Que faites-vous des hydrolats lors d’une distillation ?

Nous commercialisons une fraction sélectionnée de nos eaux florales pour une douzaine de plante, nous utilisons le reste pour les soins de nos plantes et de nos ouvriers.

Nous avons beaucoup travaillé sur la qualité et la connaissance thérapeutique des eaux florales en réalisant notamment depuis plus de dix ans des analyses chromatographiques.

Aujourd’hui nous constatons que ce travail de fond et les investissement que nous avons réalisé pour donner une vraie valeur thérapeutique aux eaux florales nous est amplement restitué par l’appréciation que nos clients portent sur les eaux florales Astérale.

Quel conseil donnez-vous à nos lecteurs pour qu’ils prennent soin d’eux grâce aux plantes ?

Il faut commencer par prendre soin d’elles !

Cultiver un potager, entretenir un jardin ou simplement quelques plantes vertes à la maison ou sur un balcon ! Et bien sûr choisir des plantes pour s’alimenter et se soigner qui soient cultivées et transformées sans chimie…

Nous connaissons aujourd’hui clairement les conséquences de l’agriculture intensive sur le sol, l’environnement, la santé des êtres vivant… il est temps de rendre obligatoire l’agroécologie !

Quant à l’utilisation des huiles essentielles ne jamais oublier ce que représente un flacon, le génie du végétal pour synthétiser une telle complexité moléculaire ainsi que l’énergie et l’engagement des producteurs qui vous permettent de disposer de ces extraordinaires concentrés.

Les huiles essentielles sont précieuses, elles doivent être utilisées avec respect, humilité et doivent porter un message de respect du vivant, de reconnexion à la nature. 

Retrouvez Kelly et Simon LEMESLE au cœur des forêts de Sologne
21 rue de Beauce
41600 LAMOTTE BEUVRON
Tel/fax 02 54 83 01 35

ou sur internet : www.asterale.com

Cette publication a un commentaire

  1. Jocelyne

    Bonjour !
    Quelle huile essentielle pour Parkinson???

    Merci d’avance de votre réponse!!

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