L’épuisement maternel – Interview avec Vanessa MANGAVEL

Sommaire
Épuisement maternel - Interview de Vanessa Mangavel

Cet article est lu en 8 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

L’épuisement maternel concerne de plus en plus de femmes. Entre le (beaucoup) trop court congé maternel, les injonctions sociales (voire familiales) et nos propres difficultés à respecter notre rythme, beaucoup de femmes glissent peu à peu vers lui, sans trouver avec qui et comment remonter la pente.

Épuisement maternel - Interview de Vanessa Mangavel

C’est le sujet que nous abordons dans cet interview de Vanessa Mangavel, auteur du blog Girlsmater.

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Loïc Plisson – Se Soigner Autrement : Bonjour et bienvenue sur Se Soigner Autrement, je suis ravi d’accueillir aujourd’hui Vanessa Mangavel qui a créé Girlsmater. Bonjour Vanessa !

Vanessa : Bonjour Loïc !

LP-SSA : je lui ai demandé d’intervenir aujourd’hui dans Se Soigner Autrement parce qu’elle a une approche intéressante, pertinente de la fatigue chez les femmes, de l’épuisement maternel, du burn-out maternel. Avant d’aborder ce sujet-là, peut-être te présenter rapidement, nous expliquer un petit peu ton parcours ce qui t’a amené en fait à créer Girlsmater et ton programme d’accompagnement.

Vanessa : Oui, j’ai exercé pendant dix ans en agence de communication, c’est mon ancien métier. Ce qui s’est passé c’est que à la naissance de mon fils j’ai moi-même vécu un burn-out, couplé maternel et professionnel, qui m’a emmené en fait vers ce projet.

En discutant autour de moi avec d’autres femmes, je me suis rendu compte que 9 femmes sur 10 étaient concernées par les problématiques du burn-out et de l’épuisement maternel. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose absolument parce qu’on est beaucoup trop nombreuses et qu’il n’était pas normal que ces femmes-là n’arrivent pas à s’épanouir dans leur maternité, dans leurs vies de femmes, dans leur vie de famille.

Il fallait mettre en place des solutions concrètes pour les aider à sortir de cet état d’épuisement, de sacrifices et de culpabilité qu’elles vivent au quotidien.

LP-SSA : Oui dans ce que tu dis en fait c’est vraiment ton expérience qui t’a amenée toi à dire « voilà moi j’ai vécu ça, j’en suis sorti et maintenant j’ai envie de partager ».

Vanessa : Mon expérience et les outils qui m’ont aidée à en sortir, et qui m’aident encore aujourd’hui, à installer une routine épanouissante dans ma vie de mère, dans ma vie de femme, dans ma vie, dans mon couple, et pour pouvoir équilibrer ma vie .

Ça j’ai envie de le partager aujourd’hui avec d’autres femmes qui passent par-là.

LP-SSA : Ce que je trouvais intéressant dans ton propos c’est que tu disais qu’on parle de burn-out maternel mais en fait le burn-out ou l’épuisement, il y a un peu une gradation, ce n’est pas burn-out juste maternel ou professionnel.

C’est la vie de la personne qui est totalement affectée dans toutes ses dimensions.

Vanessa : Dans toutes ses dimensions et dans son écosystème, il y a un écosystème qui se met en place, une espèce de processus quand le burn-out survient.

Le burn-out il arrive quand ? Il arrive en fait quand on a un stress chronique qui s’est installé sur différentes facettes de vie : ce soit au niveau professionnel ou personnel et que ce stress chronique s’est installé dans le temps.

On a tous une limite qu’on atteint, qu’on dépasse et c’est là en fait qu’on commence vraiment à rentrer dans cet état d’épuisement où on a une espèce de cercle comme ça un peu infernal et on n’arrive plus à s’en sortir. On est tellement écroulé par toutes les dynamiques négatives qui nous écrasent sur un plan psychologique ou sur un plan physiologique, on ne peut plus se redresser.

C’est là qu’il faut commencer à mettre en place des actions , des sortes de béquilles en fait pour s’aider à sortir de là, sortir de cette espèce d’inertie et pouvoir réinstaller de nouvelles bonnes habitudes saines. Et pour recommencer à s’épanouir correctement.

LP-SSA : Je vous en ai déjà parlé sur Se Soigner Autrement , souvent on va aider les femmes avant la grossesse, elles sont accompagnées pendant également, lors de l’accouchement… et après l’accouchement en fait il n’y a plus personne.

Vanessa : C’est ça.

LP-SSA : « Ce n’est pourtant pas difficile de s’occuper d’un enfant » (sic) sauf qu’on oublie que c’est une étape qui est particulièrement épuisante physiologiquement. 

Vanessa : Oui.

LP-SSA : Les femmes vivent bien au-delà du marathon ou d’un effort physique tel qu’on peut le vivre dans une activité sportive, c’est quelque chose qui aspire l’énergie de la personne vraiment très, très fort.

Vanessa : Oui complètement.

LP-SSA : Et ce n’est pas considéré socialement.

Vanessa : C’est normal.

LP-SSA : …quelques semaines de repos et puis.

Vanessa : Voilà en fait je pense que le plus difficile c’est que la société admette enfin qu’être maman c’est le métier de plus banal et aussi le plus compliqué de la Terre, c’est-à-dire, que banal dans le sens où la plupart des femmes deviennent mère pas toutes, mais la plupart voilà c’est…

LP-SSA : Toutes les femmes deviennent mères ?

Vanessa : Pardon ah ben oui la plupart des femmes deviennent mères, merci ! C’est un lapsus qui est assez révélateur parce que c’est ce que j’essaie de travailler moi sur Girls Mater justement !!

C’est normal que d’enfanter et c’est dans l’inconscient collectif. Il y a une espèce de truc qui veut que on ne t’accorde pas de médaille pour ça, on ne t’accorde pas de médaille parce que c’est normal et que les efforts que tu fournis c’est juste la normalité et que tu n’as pas à te plaindre. Tu as décidé de cette vie-là donc il faut suivre et du coup ça crée une espèce de pression impossible à satisfaire. Qui fait qu’on se retrouve avec des femmes complètement culpabilisées de se dire : « je n’ai pas le droit de ressentir de la fatigue », « je n’ai pas le droit de ressentir de l’agacement », « je n’ai pas le droit de ressentir du ras-le-bol parce que après tout je l’ai bien voulu » et c’est assez terrible ça.

LP-SSA : Ce que j’ai apprécié dans ton approche, c’est la place au corps que tu donnes : c’est que dans beaucoup d’approches en fait sur l’épuisement, le burn-out ou l’épuisement maternel, même sur le burn-out en général, on est sur une approche uniquement psychologique.

Et toi en fait tu donnes une grande place au corps dans différentes dimensions et j’ai trouvé que c’était intéressant.

Vanessa : Tout à fait, en fait ce qui se passe c’est que quand tout n’est pas bien psychologiquement, on a tendance à vouloir traiter que les causes psychologiques et on oublie souvent de s’occuper d’abord de la physiologie.

Ce qu’on ignore souvent c’est que quelquefois en commençant par travailler sur tout ce qui est physiologique, donc au niveau du corps, que ce soit au niveau de l’apparence ou au niveau de l’énergie, ce qui se passe à l’intérieur, ça aide. C’est comme ça que j’ai commencé à travailler sur mon propre burn-out, à casser la part de mental qui fait qu’on se bloque et qu’on pense que c’est pas possible d’en sortir. Ça permet de défocaliser, de décentrer le travail sur autre chose, sur le corps pour petit à petit progressivement atteindre l’esprit, atteindre le bien-être psychologique et arriver à débloquer un petit peu tout ce qui s’est mis en place dans l’arrivée du burn-out

Ça peut se jouer sur ces deux plans pour reprendre confiance en soi, en son image ; je pense à toutes ces femmes notamment qui après une grossesse ont pris beaucoup de poids et ne se reconnaissent plus, elles ne reconnaissent plus leur image et n’ont plus confiance en elles.

Ça va passer par aller faire un petit peu de coaching en image, renouveler sa garde-robe et puis il va y avoir tout un travail effectivement à faire sur la gestion de l’énergie et vraiment au niveau du corps, donc aller voir un praticien de santé en médecine parallèle, moi je trouve ça génial !

C’est ce que j’ai fait en l’occurrence après mon burn-out, j’ai été voir un chiropracteur qui m’a vraiment remis en place et qui m’a beaucoup aidé.

Enfin en tout cas dans l’ approche holistique je pense que c’est important de travailler autant sur l’aspect psychologique du burn-out que sur l’aspect physiologique et toi c’est ce que tu fais du coup dans ton activité.

LP-SSA : Pour l’instant dans En forme après la grossesse, on est plus sur l’avant ; l’objectif c’est de ne pas arriver à l’épuisement mais c’est vrai que c’est un état où souvent il y a d’abord cette fatigue d’après l’accouchement, après vient l’épuisement puis le burn-out.

La difficulté quelquefois elle est d’évaluer ça. Tu as mis en place un questionnaire sur ton site pour un peu orienter, savoir un petit où on en est.

Merci beaucoup Vanessa pour ton intervention.

Vanessa : Et je précise donc ce questionnaire c’est un tout petit quizz qui dure 7 minutes, c’est complètement gratuit, allez-y !

Il va vous permettre en fait de faire le point sur votre état de surmenage et savoir où vous en êtes dans le burn-out voilà tout simplement.

LP-SSA : Super merci beaucoup Vanessa, à très bientôt, prenez soin de vous.

Vanessa : Prenez soin de vous.

Retrouvez des outils simples et concrets pour retrouver votre vitalité même plusieurs mois (année !) après une grossesse >>En forme après ma grossesse <<

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