Un livre qui a bouleversé… et a changé radicalement ma paternité

Sommaire
Le livre qui a changé ma paternité

Cet article est lu en 4 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

Cet article participe à un carnaval d’articles inter-blogueurs ayant pour thème : “ Quel est le livre qui m’a (le plus) inspiré dans ma vie ? ” organisé par Katia du blog Routines Plaisir. Cliquez sur le lien suivant pour découvrir d’autres articles ayant pour thème un livre qui a inspiré ma vie.

Choisir LE livre qui m’a inspiré dans ma vie est une tâche à laquelle je me suis résigné. Je dirais que mes livres inspirants ont joué un grand rôle dans chacune des dimensions de ma vie. Dans cet article, j’aimerais vous parler d’un livre qui a profondément bouleversé ma façon de voir ma paternité. Et par là-même, mon rapport à l’Autre en général.

Le livre qui a changé ma paternité
Le livre qui a changé ma paternité

A la recherche du bonheur perdu

Il s’agit du Concept du continuum de Jean Liedloff, une psychothérapeute américaine qui a vécu, lors de différents séjours, près de 2 ans et demi au sein de la tribu Yékwana (ou Yécuana) dans la forêt amazonienne du Vénézuela.

Vivre en immersion au sein de cette tribu si loin de nos coutumes et autres habitudes, lui a inspirée ce qu’elle nomma le Concept du continuum.

Les Yékwanas ne pensent pas que le fait qu’un petit soit moins fort physiquement et qu’il soit dépendant autorise à le traiter avec moins de respect qu’un adulte.

Cette idée a priori simple et très largement répandue, dans notre société, depuis Françoise Dolto, va beaucoup, beaucoup plus loin.

Ce concept fait purement et simplement voler en éclat l’idée d’éducation. Qu’elle soit non violente, bienveillante ou encore positive… Jean Liedloff n’y va pas par 4 chemins : elles sont inutiles, voire dangeureuses !

Le respect du continuum

Jean Liedloff définit le continuum comme ceci:

Le continuum humain peut-être défini comme un enchaînement d’expériences qui correspondent aux attentes et tendances de notre espèce, dans un environnement de même logique que celui où sont nées ces attentes et tendances.

Evidemment, dit comme cela, le propos n’est pas des plus clairs ! Elle part du principe que l’être humain passe par différentes phases de développement qui doivent être respectées et surtout qui ne doivent pas être anticipées.

Respecter le continuum pour respecter les enfants, une évidence chez les Yekwanas
Respecter le continuum pour respecter les enfants, une évidence chez les Yekwanas

On retrouve là une vision très proche de la pensée de Maria Montessori (voici un blog où vous trouverez de nombreuses informations sur les différentes pédagogies dont Montessori… c’est celui de ma femme !) qui est élargie aux premiers stades de l’enfance. Tant que l’enfant ne marche pas, il doit être transporté dans les bras jusqu’à ce qu’il sache se déplacer seul. Ainsi un bébé chez les Yékwanas est porté en permanence par sa mère ou un autre membre de la tribu. En étant porté de cette façon, il participe, à hauteur de ses capacités, aux tâches quotidiennes.

Respecter ce continuum est le chemin qui mène au bonheur. Cela répond à tous les besoins fondamentaux de la personne et satisfait nos instincts laissant la possibilités aux autres besoins de se développer sans contraintes.

Une promenade en forêt

Parmi ses nombreuses observations, celle qui m’a le plus marqué est une simple balade. Jean nous raconte une promenade en forêt (nous parlons là de la forêt amazonienne ! Pas du bois de Boulogne !!) où les enfants sont « laissés » à l’abandon… Enfin c’est ce que je pourrais comprendre en regardant la scène.

Maisons des Yékwanas, le peuple des pirogues
Maisons des Yékwanas, le peuple des pirogues

En observant plus attentivement, nous voyons une mère s’arrêter de temps en temps, ne rien dire puis repartir. Là est tout le secret des Yékwanas. La mère se met à  la disposition de ses enfants sans devenir leur obligée, sans rien attendre en retour, et sans non plus devancer leurs demandes.

La première chose qui surprend, c’est que la mère est totalement détendue. Elle est présente, totalement, inconditionnellement, fait ce qu’elle a ou veut faire et patiente quand il faut. Elle est disponible sans être la disposition de l’enfant !

Vivre ma paternité différemment

Je me suis tout de suite imaginé dans la rue, attentif aux feux, à la circulation, aux passants… à tout ce que je considérais comme un danger éventuel pour un enfant qui commençait à marcher.  De promenade en promenade, j’ai changé de regard et d’attitude par rapport à mes enfants. J’étais déjà aguerri aux principes de la bienveillance et de l’éducation positive, par lesquels on apprend à exprimer ses émotions, à accepter celles de son enfant et à lui expliquer les dangers de notre environnement…

Mais pour les Yékwanas, dans son récit, il n’est pas question d’explication, ni d’empathie. On y parle de présence. De juste place. Les parents ne cherchent à expliquer à leur enfant ou encore à recueillir leurs émotions. Ils vivent tout simplement et assument d’être un exemple, L’exemple, de leurs enfants.

Peu à peu, j’ai appris à devenir cet exemple. Non que je sois toujours exemplaire, loin de là ! Mais cette « juste présence » m’a permis d’aller beaucoup plus loin que des explications. La communication ne se fait plus seulement avec les mots : elle se fait avec le corps, avec les sens, avec la force de notre présence. Impossible de mentir, impossible de tricher !

Si nous ne sommes pas en accord avec nos paroles,  nos enfants le sentent. Si nous sommes inquiets, angoissés, nos enfants le sentent aussi. Cette façon d’être avec son enfant implique un travail intérieur, pour être en accord avec nous-mêmes. En accord avec nos peurs, et les assumer; en accord avec les valeurs que nous souhaitons transmettre… Et quelle paix retrouvée, quelle sérénité à la clé ! Les enfants s’accordent spontanément avec ce que nous dégageons, et eux aussi deviennent plus sereins.

Cet article a 2 commentaires

  1. Pachamaman

    Hello 🙂
    J’ai également lu ce livre mais je m’en suis fait un tout autre avis (dont je parle sur mon blog d’ailleurs). Je suis tombée sur ton article car justement je cherchais plus d’informations sur ce livre.
    En tout cas c’est très sympa de lire un article positif sur ce livre ! (Car il y a des choses positives dedans c’est vrai) et aussi, un livre qui a plu à un père alors que l’auteure parle surtout de la relation mère enfant !
    À bientôt !
    Jessica

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