Une exploration approfondie des mots « malade » et « patient »

Sommaire
Quelle différence entre malade et patient ?

Cet article est lu en 5 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

L’utilisation des termes « patient » et « malade » dans le domaine de la santé suscite de nombreux questionnements sur leur signification et leurs implications. Leur origine historique et leurs connotations ont façonné la façon dont nous comprenons ces mots aujourd’hui. Comprendre la distinction entre « patient » et « malade » est essentiel pour une communication respectueuse et centrée sur la personne. Penchons-nous sur l’histoire de ces mots et regardons leurs usages actuels. Je vous proposerai ensuite des termes alternatifs qui prennent en compte l’importance d’une relation juste dans le soin.

Quelle différence entre malade et patient ?

Malade et patient : quelques éléments historiques à prendre en compte

D’où vient le mot « malade » ?

Le terme « malade » est dérivé, selon les sources, du latin de male habitus pour “mal disposé” ou de maledicus, qui signifie « qui parle mal ». Nous pourrions presque lire le doute que l’on a quant à la parole donnée… Dans la Grèce antique, le terme « malade » était utilisé pour décrire quelqu’un dont l’état était considéré comme critique ou désespéré. Au Moyen Âge, le terme « malade » désignait la personne atteinte d’une maladie contagieuse. Les individus atteints de ces maladies étaient souvent isolés de la société et traités avec crainte et méfiance.

Quelle est l’origine du mot « patient » ?

Le terme « patient » est dérivé du latin patiens, qui signifie « qui subit ». Cela pose tout de suite les rôles et l’importance de chacun ! Pour autant, dans le processus de soin, cela peut être une posture qui convient à une personne un temps donné, et c’est à respecter. À l’origine, il était utilisé pour décrire quelqu’un qui était soumis à une opération chirurgicale ou à une procédure médicale. Au fil du temps, la définition de « patient » a évolué pour désigner toute personne qui reçoit des soins de santé, qu’il s’agisse d’un traitement médical, d’une thérapie ou d’un autre type de soins.

L’utilisation interchangeable des termes « patient » et « malade » en médecine conventionnelle

En médecine conventionnelle, « patient » et « malade » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Certains professionnels de la santé préfèrent cependant le terme « patient » pour mettre l’accent sur la relation de soins entre le fournisseur de soins de santé et la personne en traitement.

L’importance des mots en permathérapie

La permathérapie propose une vision holistique de la santé et se positionne comme une philosophie de vie. Véritable mouvement humaniste, elle vise à améliorer la qualité de vie des personnes à travers trois grandes éthiques : être attentif à l’humain, être attentif à la Terre et apporter de l’autonomie. Ces valeurs nous invitent à vivre en harmonie avec l’environnement et avec les personnes qui nous entourent.

Mais l’attention à l’humain ne concerne pas seulement la personne qui reçoit le soin. Elle se porte aussi sur celle qui les prodigue. Le permathérapeute ne perd jamais de vue que pour prendre soin des autres, il est nécessaire de prendre soin de soi, dans toutes les dimensions : physique, émotionnelle, relationnelle, historique et de Sens.

Il a conscience de l’impact de ses mots autant que de l’impact de son attitude et de son comportement. J’accorde donc une grande importance à l’impact des mots employés pour parler de la relation entre la personne concernée et le fournisseur de soins de santé.

Réflexions sur les termes « patient » et « malade »

Les connotations liées à ces deux termes

Le terme « malade » est souvent utilisé pour décrire quelqu’un qui souffre d’une maladie ou d’une affection, mais il est également employé pour désigner un individu simplement mal à l’aise ou en difficulté. Cela peut créer une confusion quant à la gravité perçue, celle évaluée et celle vécue.

Implication dans le processus de soin

Le terme « patient » est employé pour parler d’une personne qui est sous les soins d’un médecin ou d’un autre professionnel de santé. Mais cela ne rend pas compte de l’expérience de la personne en question. Certains peuvent se sentir impuissants ou déconnectés de leur propre traitement, tandis que d’autres peuvent être très impliqués et actifs. Sous l’influence de son homonyme l’adjectif « patient », qui signifie supporter l’attente avec calme, le terme laisse une confusion quant à ce que l’on cherche à construire avec la personne. Il est pourtant important de reconnaître l’expérience et l’implication individuelle dans le traitement.

Connotations négatives et réduction de la personne à sa condition

Les termes « patient » et « malade » peuvent également avoir une connotation négative, en suggérant que la personne est incapable ou diminuée d’une certaine manière. Cela impacte la façon dont elles perçoivent leur propre santé et leur bien-être.

Les termes « patient » et « malade » mettent en outre l’accent sur la condition physique de la personne, plutôt que sur la personne elle-même. Cela réduit l’individu à ses symptômes au lieu de reconnaître sa complexité et sa diversité en tant qu’être humain.

Termes alternatifs et approche centrée sur la personne

Il existe d’autres termes que l’on peut utiliser pour décrire les personnes qui reçoivent des soins de santé, comme : client, participant, consultant ou partenaire. Ces mots mettent l’accent sur la relation entre la personne et son fournisseur de soins, plutôt que sur la condition physique de la personne elle-même.

Personnellement, même si la formulation est un peu longue, je parle souvent de « personne qui me fait confiance ».

Ce qui importe le plus, c’est la façon dont la personne elle-même se voit et se décrit. Il est essentiel de respecter son choix de langage et de s’efforcer de comprendre son expérience individuelle, plutôt que de lui imposer des étiquettes qui peuvent ne pas lui convenir. C’est l’essence même de la thérapie holistique que de prendre en compte l’individu dans son entièreté, sans s’arrêter à ses symptômes.

Quelques suggestions de termes alternatifs :

  • « Personne qui me fait confiance » : cette formulation souligne la nature de la relation entre la personne et son fournisseur de soins de santé dans le processus curatif. Elle met cette relation au centre de l’acte de soin.
  • « Personne en traitement » : ce terme met l’accent sur le fait que la personne est en train de recevoir des soins de santé, sans se concentrer sur sa condition physique.
  • « Personne concernée » : ici on signale que la personne est affectée par une condition ou une situation particulière, sans pour autant la réduire à sa condition physique.
  • « Partenaire de soins » : ce terme met en évidence la notion de collaboration entre la personne et son fournisseur de soins de santé, soulignant l’importance d’une approche holistique et axée sur la personne.

De nombreux autres termes sont utilisables pour décrire les personnes en traitement de santé. Chaque individu peut avoir des préférences individuelles quant aux mots utilisés pour ce qu’il est et ce qu’il traverse. L’essentiel est de s’assurer que le langage pratiqué est respectueux, attentif et centré sur la personne, plutôt que sur sa condition ou son état de santé.

Cette publication a un commentaire

  1. GODEFROY Lucie

    en tant que jeune proffesionnelle de la santé j’ai beaucoup de mal à savoir comment je dois appeler mes patients.
    Je suis pour une collaboration de les soins, mon but et vraiment de faire comprendre au patient qu’il n’ai pas juste un malade qui subit son « traitement ». Merci beaucoup dorénavent j’essayerais de voir « le petit nom » que je peux leurs donner. Ton article est très intérresent et donne des notions que je n’avais pas avant.

    Merci
    Lucie

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