Une vertèbre déplacée, c’est quoi exactement ??

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Cet article est lu en 5 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

Dans cet article, je vous propose de venir tordre le cou, simplement et proprement, à une de ces idées reçues, bien ancrées que ce soit en médecine conventionnelle ou à propos d’une médecine traditionnelle ! En allant chez votre médecin, ostéopathe ou rhumatologue, peut-être avez-vous déjà demandé « comment soigner cette vertèbre déplacée ? » ou « comment remettre cette vertèbre en bas de mon dos ? ». Et si je vous disais, que vous avez fait fausse route en creusant de ce côté des douleurs lombaires…

« J’ai une vertèbre déplacée, docteur »

Commençons dans le cabinet de notre ostéopathe / médecin généraliste / rhumatologue :

– J’ai terriblement mal au dos ce matin, juste-là entre les omoplates.

– Regardons ça.

– Oui, c’est exactement où vous avez mis votre doigt.

– On voit bien qu’il y a un décalage. Vous vous êtes sûrement déplacé une vertèbre, il faudrait la remettre ! (bruits de craquements)

Quand une vertèbre est déplacée, il suffit de la remettre en place..n'est-ce pas?
Quand une vertèbre est déplacée, il suffit de la remettre en place..n’est-ce pas?

Ce type d’ineptie est malheureusement véhiculé aussi bien par le milieu médical (par abus de langage plus que par méconnaissance) que par l’ensemble de la population. Que les choses soient claires, si d’aventure vous vous déplaciez une vertèbre vous seriez au mieux atteint de paralysie ou de perte de sensibilité des pieds et des jambes et au pire… sûrement pas chez votre coiffeur.

Autrement dit : une vertèbre déplacée présente des symptômes beaucoup plus graves, douloureux et handicapant. Pas question pour autant de minimiser votre douleur si vous pensez avoir une vertèbre cervicale déplacée ou des douleurs dans le bas du dos suite à un accident.

Il s’agit simplement d’appeler les choses par leur nom, pour pouvoir apporter le traitement le plus approprié : ni plus ni moins. Et comme vous allez le voir, soigner des vertèbres dorsales déplacées se réalise avec force, quand il suffirait parfois de simplement appliquer des techniques différentes.

D’où vient cette croyance sur les vertèbres déplacées ?

Il faut savoir qu’une vertèbre en place s’articule avec sa voisine du dessus et sa voisine du dessous à partir de 3 points.

Le premier est central et en avant, c’est le corps de la vertèbre. C’est là que l’on trouve le fameux disque intervertébral (nous en reparlerons sans aucun doute !). Ce n’est pas une articulation au sens anatomique. Seul, cela présente une certaine liberté dans toutes les directions.

Les deux suivants sont des articulations, qui se trouvent en arrière avec une liberté et l’amplitude de mouvement qui sera différente suivant le niveau concerné (cervical, dorsal ou lombaire).

Lorsque vous regardez le milieu du dos d’une personne, vous ne voyez pas directement les vertèbres dorsales. Vous voyez juste l’extrémité qui les termine vers l’arrière (on parle de processus épineux).

Si une des deux articulations dont nous avons parlé se retrouve, quelle que soit la raison, limitée dans ses libertés de mouvement, elle amènera la vertèbre à tourner légèrement autour de son axe. Et ce pour « aller chercher » un peu plus de mobilité. Finalement, en observant la colonne vertébrale de la personne nous verrons chaque extrémité de vertèbre bien alignée sauf une qui semblera « déplacée » alors qu’en réalité, elle a seulement légèrement tourné sur son axe.

Quelles conséquences a cette idée reçue sur le déplacement de vertèbre ?

Les implications de cet abus de langage sont relativement importantes. En effet, que fait-on lorsque quelque chose est déplacé ? On le replace !! Or une vertèbre est solidement ancrée à ses congénères au-dessus et en dessous d’elle.

Replacer une vertèbre revient donc intuitivement à réaliser une manœuvre avec force. Or, s’il s’agit d’une articulation qui a perdu de la liberté, d’autres façons de faire sont envisageables.

Une vertèbre bloquée peut être libérée de plusieurs façons, à l’aide de manipulations sans force ni torsion.

Comment libérer une vertèbre bloquée pour faire cesser les douleurs au dos ?

Pour retrouver votre amplitude de mouvement et dire au revoir aux douleurs lombaires, il existe 4 techniques principales qui ont chacune leurs spécificités. À vous de choisir celle qui vous convient le mieux : en effet, nul besoin de craquement articulaire ou manipulations vertébrales intenses si cela ne vous va pas.

Voici les 4 techniques, classées de la plus structurelle à la plus tissulaire. Certaines apprécieront les mobilisations structurelles (plus « en force ») et d’autres celles plus tissulaires :

  • La thérapie manuelle ou « art de soigner avec les mains » est pratiquée par certains kinésithérapeutes, chiropracteurs et ostéopathes pour la prise en charge des troubles neuro-musculo-squelettes (NMS). Les différentes techniques de thérapie manuelle traitent les pertes de mobilité grâce à des mobilisations spécifiques comme les techniques myotensives (utilisation de la contraction et du relâchement musculaire), les techniques d’inhibition (atteindre le relâchement du muscle par raccourcissement tissulaire) et les techniques de trigger point (par pression manuelle forte).
  • La chiropraxie est une médecine intégrative à partir de différentes disciplines. Elle a pour objet la détection, le traitement et la prévention des dysfonctionnements du squelette, et est reconnue par l’OMS comme discipline experte de la colonne vertébrale. Parmi les différentes techniques du chiropracteur (ou chiropraticien) ont retrouve les manipulations vertébrales, la mobilisation des articulations, mais aussi des conseils posturaux.
  • L’ostéopathie est basée sur des manipulations osseuses ou musculaires. Par des techniques de pression, d’élongation ou de torsion, l’ostéopathe agit sur le système musculo-squelettique. Ces techniques sont particulièrement efficaces sur les problèmes « fonctionnels » comme les douleurs vertébrales, costales et articulaires.
  • La fasciathérapie (ou fasciapraxie) est une approche manuelle. Comme son nom l’indique, elle s’intéresse aux fascias, des membranes de tissu conjonctif que l’on retrouve dans l’ensemble du corps humain. Ces fascias se rétractent lors d’un traumatisme, d’un stress intense, d’une mauvaise posture, etc. Cette rétractation envoie un message douloureux. Le fasciathérapeute, par un toucher doux, fait au corps un « fulcrum », un point d’appui, à partir duquel le corps et les tissus vont enclencher leurs propres processus de réparation et retrouver de la souplesse.

Au-delà de la technique utilisée, il est primordial de dénicher le thérapeute idéal pour vous accompagner, de trouver la personne dont le toucher nous convient plutôt qu’une technique. Le toucher avec lequel on se sent bien, en sécurité, pour traiter les douleurs chroniques le long de la colonne vertébrale.

 

Prenez soin de vous,

Loïc

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