Cet article est lu en 2 minutes, le temps de prendre une petite tisane et une belle respiration ?
Dans cet article, je vous propose de venir briser le cou simplement et proprement à une de ces idées reçues, bien ancrées que ce soit en médecine conventionnelle ou à propos d’une médecine traditionnelle…
J’ai une vertèbre déplacée, docteur
Commençons dans le cabinet de notre ostéopathe / médecin généraliste / rhumatologue :
– J’ai terriblement mal au dos ce matin, juste-là entre les omoplates.
– Regardons ça.
– Oui, c’est exactement où vous avez mis votre doigt.
– On voit bien qu’il y a un décalage. Vous vous êtes sûrement déplacé une vertèbre, il faudrait la remettre !
Ce type d’ineptie est malheureusement véhiculé aussi bien par le milieu médical (par abus de langage plus que par méconnaissance) que par l’ensemble de la population. En effet, que les choses soient claires, si d’aventure vous vous déplaciez une vertèbre vous seriez au mieux atteints de paralysie ou de perte de sensibilité des pieds et des jambes et au pire… sûrement pas chez votre coiffeur.
D’où vient cette croyance ?
Il faut savoir qu’une vertèbre s’articule avec sa voisine du dessus et sa voisine du dessous à partir de 3 points.
Le premier est central et en avant, c’est le corps de la vertèbre. C’est là que l’on trouve le fameux disque intervertébral (nous en reparlerons sans aucun doute !). Ce n’est pas une articulation au sens anatomique. Seul, cela présente une certaine liberté dans toutes les directions.
Les deux suivants sont des articulations, qui se trouvent en arrière avec une liberté de mouvement qui sera différente suivant le niveau concerné (cervical, dorsal ou lombaire).
Lorsque vous regardez le milieu du dos d’une personne vous ne voyez pas directement les vertèbres. Vous voyez juste l’extrémité qui les termine vers l’arrière (on parle de processus épineux).
Si une des deux articulations dont nous avons parlé se retrouve, quelle que soit la raison, limitée dans ses libertés de mouvements, elle amènera la vertèbre à tourner légèrement autour de son axe. Et ce pour « aller chercher » un peu plus de mobilité.
Au final, en observant le dos de la personne nous verrons chaque extrémité de vertèbre bien alignée sauf une qui semblera « déplacée » alors qu’en réalité, elle a seulement légèrement tourné sur son axe.
Et alors…
Les implications de cet abus de langage sont relativement importantes. En effet, que fait-on lorsque quelque chose est déplacé ? On le replace !! Or une vertèbre est solidement ancrée à ses congénères au dessus et en dessous d’elle.
Replacer une vertèbre revient donc intuitivement à réaliser une manœuvre avec force. Or, s’il s’agit d’une articulation qui a perdu de la liberté, d’autres façons de faire sont envisageables.
Une vertèbre bloquée peut être libérée de plein de façons différentes, sans force ni torsion. Nous irons à la rencontre de ces approches dans de prochains articles.
Prenez soin de vous,
Loïc