Les bienfaits de l’huile de coco : à prendre ou à laisser ?

Sommaire
Les bienfaits de l’huile de coco : à prendre ou à laisser ?

Cet article est lu en 6 minutes, le temps de prendre une tisane et une belle respiration.

Le soleil, la plage de sable fin, l’eau turquoise à perte de vue et… les cocotiers. L’huile de noix de coco issue d’un tel paysage paradisiaque ne peut être que la meilleure des huiles végétales ! On la voit d’ailleurs partout : dans les soins pour la peau, les produits cosmétiques maison, des recettes saines et naturelles, etc. Et pourtant, on est loin du produit parfait. Cette huile dont l’odeur est fort agréable, je le reconnais volontiers, est loin d’être à la hauteur de sa réputation. On découvre tout ça ensemble pour profiter des bienfaits de l’huile de coco, sans l’utiliser.

Commençons par le début. Si vous avez déjà eu l’occasion de voir une noix de coco, vous vous demandez peut-être comment obtenir de l’huile.

Les bienfaits de l’huile de coco : à prendre ou à laisser ?

Au cœur du cocotier

Le cocotier (Cocos nucifera) est un arbre très généreux ou du moins l’humain a appris à en tirer parti au maximum.

Les racines sont utilisées en phytothérapie, elles aident, entre autres, à éliminer les caillots sanguins. Les fleurs quant à elles, soulagent certaines maladies rénales.

Les feuilles ont longtemps été utilisées pour les toitures des habitats traditionnels. Elles sont le sont maintenant pour la confection d’objet décoratif, au même titre que la coque du fruit. Les feuilles peuvent même être mise en infusion dans un bain pour soulager les douleurs musculaires.

Le tronc est un matériau de construction dont la dureté est supérieure à celle du tek.  La fibre des noix (ou bourre) fait un formidable paillage.

La sève permet d’obtenir une fois chauffée un sucre brun savoureux, bien plus digeste que le miel, le sucre d’érable et même celui d’agave.

Bref, vous l’aurez compris, le cocotier est exploité dans sa globalité.

La noix de coco, une source de multiples vertus

Parmi les richesses du cocotier, la noix de coco tient une place de choix.

Lorsqu’elle est encore verte, elle est réputée soulager les douleurs abdominales.

L’eau qu’elle contient est particulièrement nourrissante et très équilibrée. Elle a d’ailleurs servi de sérum physiologique lors de la Seconde Guerre mondiale.

Fraîche, sa chair est mangée à la cuillère. Sèche on l’utilise en copeaux ou râpée. Une fois séchée la chair est nommée coprah, elle peut alors être transformée pour obtenir le lait de coco et la fameuse huile de coco (oui, on y arrive).

  • Après réhydratation de la pulpe séchée et râpée, on obtient le fameux lait de coco.
  • Pressée à froid, la chaire séchée devient l’huile de coco.
  • Pressée et chauffée, c’est-à-dire raffinée, on obtient alors de l’huile de coprah.

Les huiles issues de la noix de coco : quelles différences ?

Vous l’aurez compris, il faut, lorsque l’on parle d’huile de coco, distinguer l’huile de coprah et l’huile de coco.

Le fait de chauffer est un point particulièrement important parce qu’il va modifier la structure même des molécules qui le compose.

L’huile de coprah

Elle est fabriquée à partir de la chair séchée de la noix de coco. Les tourteaux ainsi formés sont ensuite chauffés afin de limiter la prolifération des micro-organismes (bactéries et moisissures) qui se développent lors du séchage.

L’huile obtenue dégage une odeur forte, elle est pleine d’impuretés et jaunâtre. Elle est filtrée, puis désodorisée à la vapeur d’eau. La soude (hydroxyde de sodium) peut être utilisée pour stabiliser l’huile obtenue.

Ces différentes étapes de transformation altèrent considérablement sa composition, principalement constituée de graisses saturées.

Extrêmement stable à la cuisson, elle est utilisée par l’industrie agroalimentaire pour fabriquer la margarine avec d’autres huiles. Elle est également utilisée en savonnerie.

L’huile de coco

Contrairement à l’huile de coprah, l’huile de coco vierge est obtenue par pressage à froid. L’huile ainsi extraite a meilleur goût et est de qualité supérieure.

Elle peut même être directement produite en pressant la chair fraîche de la noix de coco. Ce n’est cependant pas un procédé courant dans le cadre de la production industrielle, la chair séchée étant plus facilement stockable et transportable.

Les bienfaits de l’huile de coco la rendent-elle incontournable ?

L’impact de la production d’huile de palme ne fait plus débat. Entre la déforestation et les pertes considérables qu’elle induit, le label « sans huile de palme » fait sens pour nous tous.

L’huile de noix de coco est venue « naturellement » la remplacer. Et pourtant loin d’être vertueuse l’huile de coco n’a rien de la star qu’on aimerait croire.

Une huile au cœur des débats

Une étude a montré que sa culture, tout comme celle du maïs, avait un impact environnemental encore plus néfaste que l’huile de palme. Oui, oui, moi aussi j’ai été surpris !

L’idée n’est pas de remettre en cause les conséquences désastreuses de la culture des palmiers à huile, mais bien de mettre en lumière celles, également négatives, de la culture de cocotiers.

La majorité des 3 millions de tonnes produites par an dans le monde provient de fermes situées aux Philippines et en Indonésie. Ces 2 pays ont donc vu leur forêt tropicale remplacée par des cultures destinées à l’exportation. L’une des conséquences majeures sur les écosystèmes autrefois riches de ces régions : le déclin, voire la disparition d’espèces menacées comme le tarsier de l’île Sangihe, petit primate aux énormes yeux, et le zostérops de Marianne, petit oiseau originaire des Seychelles. 

Et l’étude ne parle pas de conditions des ouvriers qui travaillent dans ces champs de cocotiers. Nous sommes plus proches de la vie des esclaves de champs de coton du XIXe siècle que de cocktail sur une plage inondée de soleil. Nous sommes bien loin de l’image d’Épinal qui nous vient lorsque l’on respire ce doux parfum. Moi aussi j’aimerais pouvoir garder cette belle association huile de coco, bain de soleil, plages paradisiaques, mais la réalité est toute autre.

Cette réalité s’oppose directement aux 3 éthiques fondatrices de la permathérapie : prendre soin de la Terre, de l’humain et apporter de l’autonomie. Quel permathérapeute serais-je si je ne vous alertais pas sur les conséquences dévastatrices sur la biodiversité de la culture de cocotiers ? Qu’est-ce qui justifie d’utiliser l’huile de coco pour prendre soin de mes patients lorsque cela signifie détruire d’autres vies humaines ? N’y a-t-il pas, plus près de nous, des produits locaux qui permettent de se passer de l’huile de coco vierge pour être vraiment autonome, sans dépendre d’un fruit du bout du monde ?

Se tourner vers des solutions locales est non seulement l’un des fondements de la permathérapie, mais aussi une réelle solution pour préserver la biodiversité.

Remplacer l’huile de coco pour profiter des mêmes bienfaits

Hydratante, antioxydante, anti-infectieuses, gorgée d’acides gras saturés… ses propriétés et vertus sont nombreuses.

Pour hydrater et nourrir votre peau, nul besoin d’aller jusqu’en Asie et ses ingrédients exotiques, vous avez près de chez vous des huiles végétales formidables. L’huile d’olive est un hydratant naturel aux propriétés cicatrisantes et régénératrices. Que ce soit pour votre épiderme ou votre cuir chevelu, cette huile végétale bio produite dans les régions tempérées est l’allié idéal.

Vous n’appréciez pas l’odeur de l’huile d’olive sur votre peau ? Tournez-vous vers l’huile d’amande douce et son parfum délicat pour apaiser et soulager les irritations de la peau et démangeaisons. Adoucissante, elle est très efficace pour les peaux sensibles. 

Si aucune de ces huiles ne trouve grâce à vos yeux, n’hésitez pas à foncer découvrir les hydrolats. Pour peaux sèches, mixtes, grasses : il en existe pour tous les types de peau.

En cuisine, restons simples avec une huile d’olive extra vierge, source de bonnes graisses, pour les préparations crues et les cuissons à basse température et une huile de tournesol, riche en vitamine E, pour les cuissons sautées et les fritures.

J’ai d’ailleurs consacré un article complet aux huiles végétales, pour que chacun puisse comprendre leurs propriétés, actifs… et choisir la plus adaptée.

Vous ne savez pas comment remplacer l’huile de coco ? Dites-le-moi en commentaire, nous essayerons de vous trouver la meilleure alternative.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les huiles végétales et comment bien les choisir. J’ai réalisé une masterclass dédiés aux huiles végétales.

Cet article a 30 commentaires

  1. sylvie

    Merci pour cet éclairage 🙂

  2. Sandra

    Bonjour,
    J’allais justement faire un savon 100% coco pour ma lessive. Pouvez-vous me dire ce que vous me proposez à la place? déjà merci pour votre retour.

    1. Loïc

      Je ne suis pas spécialisé en saponification et ne suis pas en mesure de vous donner là une réponse très précise.

  3. Merci de toutes ces informations, dont j’avais déjà la vague suspicion de son effet délétère sur l’environnement… Votre conseil de la remplacer dans certains cas par de l’huile d’amande douce pose aussi problème à mon sens, car la provenance et les modes de culture et de récolte des amandes sont aussi à creuser …

    1. Loïc

      En effet, la production d’huile d’amande douce n’est pas exempt de questionnement.
      Il existe cependant des productions locales tout à fait respectable.

  4. Nadine

    Bonjour,
    Je vous remercie pour cet article. Je me pose la question aussi pour l’huile d’amande douce, sachant que la culture d’amandes (alimentaires) est problématique aussi, mais à ma connaissance surtout pour ce qui est de l’exploitation des abeilles (Espagne, USA), dont les ruches sont déplacées de domaine en domaine, épuisant des centaines de colonies d’abeilles parfois jusqu’à la mort de grandes quantités d’individus. Avez-vous des informations à ce sujet ? C’est compliqué de trouver LA solution…

    1. Loïc

      Le sujet de l’amande douce n’est pas moins problématique. Aux conditions plus que problématique que pose la culture, bien souvent les huiles d’mandes douces sont frelatées (coupée avec de l’huile de tournesol) ou encore contiennent de solvants, utilisés pour augmenter le rendement d’extraction.
      Il n’existe pas LA solution.
      C’est une huile que je ne conseille que si je suis certains de la production.

  5. Thorelle fabienne

    Bonjour,
    Cet article est évidemment très bien pour nous sensibiliser à ces problématiques de produits transformés et l’environnement. En pensant bien faire, on s’aperçoit en creusant un peu que nous devenons complices de pratiques très peu éthiques ! Merci de ce rappel qui me fera certainement hésiter la prochaine fois que je me retrouve devant un pot, même si celui-ci prône son engagement envers les producteurs et cueilleurs…
    En revanche, je m’interroge sur votre conseil d’utiliser l’huile d’amande douce car la production d’amande ne rencontre t’elle pas aussi quelques clivages ?
    Merci encore pour tous vos articles et très bonne journée
    Fabienne

    1. Loïc

      En effet, l’huile d’amande douce pose des questions.
      Il m’aurait fallu rentrer dans de nombreux détails qui sont plus présentables lors d’un cours que d’un articles !

      J’en parle plus en détail dans la Masterclass Conseiller une Huile Végétale https://sesoignerautrement.net/mc-huiles-vegetales/

  6. Fabienne

    Oups…je viens de voir qu’une autre personne vous avait posé la question….avec toutes mes excuses…!

  7. Hilde

    Bonjour Loic, j’utilise l’huile de coco en cuisine pour son point de fusion avec le ghee.
    Par contre, je l’utilise pour faire mon déo avec beurre de karité, bicarbonate de soude, fécule de mais et HE.
    Si je mets une autre huile, cela va être liquide évidemment.
    Quelle autre huile utiliser pour un déo en mettant quelques grains de cire d’abeille pour solidifier ?
    Hilde

    1. Loïc

      Que voici une bonne question…
      Je ne suis pas un expert en cosmétologie, loin de là 😉
      J’aurais tendance à fair au plus simple. Du bicarbonate et des hydrolats s’y prêtent bien.

      Est-ce qu’une huile végétale d’églantier ou un macérât de pâquerette avec éventuellement une huile essentielle ne seraient-elles pas suffisantes ?

  8. Marion

    Bonjour,
    Je suis étonnée que vous proposiez l’huile de tournesol comme huile de cuisson, d’une part car c’est une huile qui n’est pas très saine du fait de sa haute proportion d’omega 6, d’autre part parce qu’à haute température elle s’abîme au moins autant que l’huile d’olive… Il me semble qu’il vaut mieux encore utiliser de l’huile d’olive que du tournesol pour les cuissons (modérées).
    Pour les hautes températures, malheureusement sur le plan nutritionnel, l’huile de coco reste la plus résistante donc saine (pas d’équivalent chez nous)… mais il n’est pas très sain de faire des cuissons à haute température et peut-être devrait juste se limiter de ce côté… Sinon l’huile d’arachide est réputée résister aux fortes températures, mais elle n’est pas locale non plus et encore moins saine que celle de tournesol (plus inflammatoire).
    Quand aux huiles à consommer à froid, il faut citer celles à omega3 que l’on trouve toutes en local, comme chanvre, cameline, noix, colza… (ne consommer que de l’huile d’olive peut entraîner des carences en omega3, à moins de consommer par ailleurs souvent des noix de grenoble, et des petits poissons gras – ce qui pose d’autres questions…)

    1. Loïc

      L’huile de tournesol est à mes yeux aussi saine que l’huile d’olive. C’est une question de proportion !
      sa teneur en oméga-6 ne la rend pas néfaste.
      Concernant le terme friture, il peut prêter à confusion, je le reconnais, je pensais ici à de la friture dite plate (où la température est inférieure à 180°C). Les fritures profondes réclament en effet des huiles plus résistantes comme les huiles végétales, de colza, de maïs, de pépins de raisin ou de tournesol oléïque qui peuvent supporter de hautes températures, jusqu’à environ 230°C.

      La carence en oméga-3 est à aborder avec beaucoup de précaution. Sa présence en excès est tout aussi néfaste pour la santé que son absence. C’est le rapport entre les oméga-6 et les oméga-3 qu’il faut éventuellement surveiller.
      De plus une alimentation accordée ne s’appuie sur un seul élément. Ne consommer qu’un seul type de corps gras n’est pas idéal, c’st certain.

  9. Bérengère

    Bonjour,
    L’utilisation de l’huile de coco me questionne aussi depuis quelques temps. Et donc j’ai déjà réduit son utilisation.
    Actuellement je m’en sers pour faire des « oils pulling ». J’utilise aussi l’huile de pépin de courge mais je la trouve plus « agressive ».
    Sinon je m’en sers aussi dans les préparation crue (et notamment les desserts).
    Peut-être avez-vous des alternatives ?
    Merci

  10. Murielle

    Bonjour Loïc,
    merci pour cet article intéressant. Est-ce qu’en choisissant le label bio, on évite ces problèmes d’exploitations industrielles irrespectueuses de l’humain et de la Terre ? On pourrait l’espérer et à l’inverse soutenir de petites exploitations.
    L’huile d’olive tient la place majeure de notre alimentation mais j’utilise occasionnellement la coco pour un curry ou le lait pour un flan dessert.

    1. Loïc

      Je crains que le label bio ne soit pas suffisant pour espérer le respect de l’humain. Ceci état certaines productions semblent dignes d’intérêts. A nous d’être vigilants et exigeants.

      Je ne souhaite en aucun cas culpabiliser qui que ce soit d’utiliser de la noix de coco. J’attire surtout l’attention sur les utilisations systématiques.

  11. etinophe

    il ne faut pas se compliquer l’existence par une vision planétaire de la vie.
    J’apprécie tout article qui rend le quotidien plus serain, sans prise de tête. Je continue à te suivre tes.

  12. Esmeralda

    Je suis tous a fait d’accord sur l’utilisation de l’huile de coco.

    Un autre sujet que me gene aussi c’est utilisation excessive de la gèle royale et la propolis, produits en petit quantité dans les ruches.

    1. Loïc

      Je suis parfaitement d’accord avec vous, en particulier en ce qui concerne la gelée royale.
      Sujet d’un prochain article ? Probablement !

  13. France Imbeau

    Merci Loïc
    Vous êtes un allumeur d’esprit, vous stimulez le questionnement 🙏

  14. LIVOLANT Myriam

    par quoi remplacer l’huile de noix de coco dans les gâteaux?
    Merci

    1. Loïc

      Il est tout à fait possible de faire des gâteaux avec toutes les huiles qui supportent la chaleur.
      Certaines apportent un parfum d’autres non.
      Le ghee est un option intéressante quand on ne tolère pas le lait.
      Le pâte d’oléagineux (noisette !!) sont aussi un bon moyen.

  15. Felisaz

    L’huile de coco me parait indispensable en cas d’alimentation type cétogène, par quoi la remplacer sinon dans ce cas de figure ? Merci de vos conseils toujours très intéressants.

    1. Loïc

      Une huile qui devient indispensable questionne sérieusement sur la diversité que propose ce régime.
      Je ne suis pas expert en régime cétogène, cependant il me semble que l’huile d’olive et le ghee pour ne citer qu’eux sont tout à fait compatible avec ce régime alimentaire.

  16. Hélène

    Merci pour la vigilence huile de coco – huile de palme = même combat écologique 🙂

    On se fait vite avoir en « voulant » bien faire !

  17. Ghislaine

    Merci pour cet article très intéressant. Lors de ma formation en herboristerie, c’est une idée que j’ai soutenu dans un devoir : revenir à une médecine traditionnelle proche de nous, avec des herbes et des produits locaux, chaque fois que cela est possible.
    Votre approche me conforte dans ma façon d’appréhender mes choix et actions.
    Merci aussi pour les questions et les réponses apportées. Très éclairantes.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retrouvez-moi sur les réseaux